• Face à la mère

    Face à la mère

    "Face à la mère" de Jean-René Lemoine - Les solitaires intempestifs

    Présentation del'éditeur :

    La mère est morte, tragiquement, dans un pays lointain, en proie à la violence et à la déraison. Quelques années après, le fils choisit de lui donner rendez-vous, par delà la mort, pour lui confier, dans cet entretien différé, tout ce qu’il n’a jamais su, jamais osé lui dire.
    Tout au long de ce chant d’amour, le fils reparcourt le tumulte d’une relation de quarante années. Les images enfouies de la mère réaffleurent et s’effacent tour à tour, se superposant aux clichés des continents, des pays et des villes parcourus ensemble, pour se dissoudre enfin dans le cataclysme de la terre natale.
    Peut-on, avec les armes impalpables de la poésie, recoudre, retisser le réel ? Peut-on encore, dans l’effroi du monde, inventer des mythologies, tenter, à travers elles, de rester debout devant le désastre, éclairer le chaos, lancer une passerelle vers l’autre plutôt que s’arroger le monopole de la douleur ?
    C’est le fragile et téméraire défi de Face à la mère.

    Première page :

    "- Voici venu le moment de me présenter à vous pour cet entretien si longtemps différé. Je me présente à vous dans la nudité de l'errance, sans courage, sans véhémence et sans ressentiment. Je me présente tel que je suis, boitillant sur le fil que j'ai suspendu dans les cimes à une hauteur vertigineuse et, même au-dessus de ce vide, je dois vous dire que je vais infiniment mieux. Il me faut cependant vous confier ma peur que vous ne veniez pas au rendez-vous où je vous ai conviée pour vous parler - autant l'avouer tout de suite - d'amour ; ou que, perdu dans l'immense altitude, je ne m'aperçoive pas que vous êtes arrivée. Alors, si vous le voulez bien, quand vous serez enfin là, faites-moi un petit signe - un bruissement de robe, un soupir - pour que je sache que je ne parle plus au vent qui fait tanguer ma caravelle mais que, au cœur du souffle qui m'enveloppe et m'étreint, il y a toute votre présence, et qu'au terme de votre labyrinthique voyage, vous avez retrouvé le chemin qui menait jusqu'à moi.
    En attendant cela, je m'offre à votre invisible regard et, dans l'incertitude où je suis, je m'installe dans la patience comme le funambule agrippe le bâton qui lui permettra de rester en apnée dans l'infini des cieux."

    Ce que j'en pense :

    Texte magnifique sur l'absence, la mort, l'amour… C'est rempli d'émotion, c'est tragique, mais sans pathos. La langue poétique de Jean-René Lemoine sait nous faire pénétrer l'intime avec beaucoup de sincérité et de profondeur. Nous sommes nous aussi, "face à la mère".

    Face à la mère

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