• Avril rouge

    - Nouvelles

    Avril rouge - Santiago Roncagliolo
    traduction Gabriel Iaculli - Points Seuil

    Présentation de l'éditeur :

    Félix Chacaltana Saldivar exerce depuis peu la fonction de substitut du procureur dans la ville péruvienne d'Ayacucho. Fonctionnaire tranquille et solitaire, il se voit confier l'enquête sur la mort d'un homme sauvagement assassiné dont le cadavre a été retrouvé calciné et dépecé. Il pense immédiatement à une réactivation de l'organisation terroriste Sentier lumineux. Malgré les réticences de la police et des autorités militaires, Chacaltana poursuit ses investigations, ne faisant que semer derrière lui toujours plus de cadavres atrocement mutilés, apparemment selon des rituels religieux. Et plus l'horreur le poursuit, plus il refuse de la voir et semble perdre l'esprit. Jusqu'au moment où l'évidence se fait si brutale, qu'il est impossible de la nier. Qui a tué tuera, et peu importe alors que l'on soit un ancien terroriste, un commandant des forces armées, un chef de la police ou un simple citoyen. En s'appuyant sur l'histoire du Sentier lumineux, Santiago Roncagliolo a écrit un roman magistral en forme de thriller sur les traumatismes individuels et collectifs de la guerre contre le terrorisme.

    Première page :

    "Le substitut du procureur écrivit le dernier mot et eut une moue dubitative. Il relut la déclaration, effaça un accent et ajouta une virgule à l'encre noire. Maintenant, ça allait. C'était un bon rapport. Il suivait toutes les pro­cédures réglementaires, choisissait ses verbes avec pré­cision, et ne tombait pas dans le jargon des épithètes propres aux écritures juridictionnelles. Il évitait les mots incluant un accent circonflexe - que son Olivetti de 1975 avait perdu -, mais son vocabulaire était assez étendu pour qu'il pût s'en passer. Il pouvait écrire « pareil » à la place de «même» et «se trouver» à la place d'«être». Satisfait, il se dit une nouvelle fois que, dans son cœur d'homme de loi, il y avait un poète qui ne demandait qu'à voir le jour.

    Il tira les feuilles hors du rouleau, rangea le papier carbone pour les documents à venir, et mit chaque copie de l'acte dans une chemise différente ; une irait aux archives, une autre au procureur, une serait jointe au dossier et une remise au commandement militaire de la région. Il ne lui restait qu'à ajouter le rapport du médecin légiste. Avant de se rendre au commissariat, il écrivit une fois de plus, comme tous les matins, sa requête de renouvel­lement de matériel, incluant une machine à écrire, deux crayons et une main de papier carbone. Il en avait déjà envoyé 36 semblables dont il gardait les copies signées."

    Ce que j'en pense :

    Un polar original surtout pour la description d'un univers géo politique très particulier : le Pérou, les Indiens, le terrorisme... La personnalité très étonnante du héros vaut également le détour.

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