• Tout entière Et le ciel est par terre

    "Tout entière, Et le ciel est par terre de Guillaume Poix - éditions théâtrales

    Présentation de l'éditeur :

    Deux nouveaux univers théâtraux unis par une grande maîtrise littéraire et dramaturgique : Guillaume Poix, l’auteur du très repéré Straight, propose des textes à l’écriture puissante et à la théâtralité immédiate. 

    On la croit Tout entière exposée dans ses autoportraits. Elle est en fait insaisissable, changeante, tour à tour monstre et merveille. L’auteur fait de Vivian Dorothy Maier une figure mythologique, hydre des temps modernes, dont certaines facettes nous sont encore très mystérieuses. Il tente d’apprivoiser  par la fiction cette photographe et nounou discrète, qui a du mal à se laisser tirer le portrait et pourrait bien retourner le viseur contre celle qui tente de l’enfermer dans une petite boîte noire… Dans ce face-à-soi, le monologue se dédouble et laisse entendre la voix de l’artiste dont les rafales de mots sont autant de clichés dangereux à développer.

    Avec Et le ciel est par terre, on est pris de vertige devant l’immensité du vide qui se creuse peu à peu entre les quatre membres d’une même famille — la mère, son fils et ses deux filles. Tandis que devant eux les tours de la cité sont détruites et tombent une à une, les secrets restent bien gardés, emmurés comme ceux qui les portent. Dans ce huis-clos où l’amour ne se vit plus qu’en luttant, on s’échappe par le déni, le silence — ou l’humour.

    Extrait :

    "ça doit se passer comme ça

    vous avez arpenté la ville

    à l’affût

    vous étiez dans la rue toute la journée

    dans la rue comme les autres

    au milieu des gratte-ciel

    perchée sur les trottoirs

    passante anonyme

    et puis vous avez vu quelque chose

    vous avez repéré

    un truc

    alors soudain

    vous vous approchez

    du truc

    discrète parmi tous les autres qui continuent leur marche

    entrent dans une parfumerie traînent un chien jettent un mégot dans le caniveau regardent un jean en vitrine hèlent un taxi

    et au milieu des gens qui passent à toute allure

    vous vous figez

    vous vous placez

    vous êtes en poste maintenant

    et vous regardez

    il y a sûrement du vent

    dans les rues des grandes villes américaines je suis certaine qu’il y a du vent

    vos yeux doivent recevoir quelques mèches de vos cheveux

    ça ne vous trouble pas vous les remettez

    puis…"

    Ce que j'en pense :

    Écriture très directe, incisive et poétique, surtout pour la première pièce. On trouve plus de cruauté et d’humour dans la seconde pièce. C’est pour moi une magnifique écriture et j’ai vraiment envie de voir ce que peuvent en faire les metteur·e·s en scène.

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  • L'homme craie

    "L'homme craie" de C. J. Tudor - J'ai lu

    Présentation de l'éditeur :

    «Nous n'étions pas d'accord sur la manière dont ça avait commencé. Était-ce lorsqu'on s'était mis à dessiner les bonshommes à la craie, ou lorsqu'ils sont apparus tout seuls ?» 1986. Le jeune Eddie et ses amis élaborent un langage secret pour communiquer : de petits bonshommes tracés à la craie. Ce qui n'est qu'un jeu prend une tournure tragique lorsque l'un de ces dessins les conduit jusqu au cadavre d'une jeune fille. Trente ans après le drame, alors qu'Eddie le pense derrière lui, le passé refait surface... Le jeu n'est pas terminé.

    Première page :

    "La tête de la fille reposait sur un petit tas de feuilles orange et marron.

    Ses yeux en amande fixaient la canopée des sycomores, des hêtres et des chênes, sans voir les doigts du soleil s'enfoncer timidement entre les branches pour saupoudrer d'or les sous-bois. Les paupières ne clignaient pas alors même que des scarabées noirs et brillants s'affairaient sur les pupilles. Ses yeux ne voyaient plus rien, sinon les ténèbres.

    À quelque distance de là, une main pâle sur son propre linceul de feuilles mortes semblait se tendre en quête d'assistance, ou simplement d'une présence. Elle ne trouverait ni l'une ni l'autre. Le reste du corps gisait, hors de portée, caché dans d'autres recoins de la forêt.

    Tout près, une brindille craqua – détonation dans le silence immobile –, provoquant l'envol d'une nuée d'oiseaux sous les branches. Quelqu'un approchait.

    Quelqu'un qui s'agenouilla à côté de la fille aveugle, caressa doucement sa chevelure et sa joue froide, les doigts frémissant d'impatience."

    Ce que j'en pense :

    C’est un bon polar qui aborde des sujets de société, comme l’avortement, la maladie d’Alzheimer. Les personnages sont crédibles et c’est intéressant de les voir évoluer sur deux époques : à l’adolescence et trente ans après. Les procédés pour maintenir le suspens sont assez classiques et le final est habile. Reste cependant l’impression de longueurs après la moitié du livre.

    L'homme craie

    L'homme craie

     

     

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  • La chambre des merveilles

    "La chambre des merveilles" de Julien Sandrel - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Louis a douze ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, sûrement encore à son travail. Alors il part avec son skate, fâché et déçu, et traverse la rue à toute vitesse. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre.
    Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a répertorié toutes les expériences qu’il aimerait vivre un jour : la liste de ses « merveilles ». Thelma prend une décision : une par une, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Et les lui raconter. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l’aidera à revenir. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans...

    Première page :

    — Louis, c'est l'heure ! Allez, je ne le répète plus, s'il te plaît lève-toi et habille-toi, on va être à la bourre, il est déjà 9 h 20.

    C'est à peu près comme ça qu'a commencé ce qui allait devenir la pire journée de toute mon existence. Je ne le savais pas encore, mais il y aurait un avant et un après ce samedi 7 janvier 2017,10 h 32. Pour toujours il y aurait cet avant, cette minute précédente que je désirerais figer pour l'éternité, ces sourires, ces bonheurs fugaces, ces photographies gravées à jamais dans les replis sombres de mon cerveau. Pour toujours il y aurait cet après, ces " pourquoi ", ces " si seulement ", ces larmes, ces cris, ce mascara hors de prix sur mes joues, ces sirènes hurlantes, ces regards remplis d'une compassion dégueulasse, ces soubresauts incontrôlables de mon abdomen refusant d'accepter.

    Ce que j'en pense :

     La plupart du temps je n'aime pas trop ce genre de livres remplis de bons sentiments, mais là c'est un peu différent.  Le sujet est original : réaliser les rêves (souvent complètement improbables et extravagants) de son fils pour le faire revenir à la vie. Bien sûr il y a des "clichés"  et le final laisse "rêveur" mais c'est  malgré tout un agréable moment de lecture.

    La chambre des merveillesLa chambre des merveilles

     

     

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  • Je, d'un accident ou d'amour

    "Je, d'un accident ou d'amour" de Loïc Demey - Cheyne éditeur

    Présentation de l'éditeur :

    Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. D’un commencement comme ça. Je voiture Adèle jusqu’à la gare de l’Est, elle se départ chez elle, distance d’ici. Bien trop lointain. Elle m’amour, je l’énormément, mais elle s’en retour. A trois centaines de kilomètres.

    Extrait :

    Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. D'un commencement comme ça. Je voiture Adèle jusqu'à la gare de l'Est, elle se départ chez elle, distance d'ici. Bien trop lointain. Elle m'amour, je l'énormément mais elle s'en retour. À trois centaines de kilomètres.
    Je l'au-revoir du quai, elle me cadeau d'un baiser avant disparition. Je larmes et m'injuste, je me rage, je me seul en voiture. Je me ville, je me boulevard périphérique, je sanglots de plus grand et m'aveuglement avec peine et courroucé. Je me vitesse et perte de contrôle.
    Je dérapage. Un arbre. Ma tête se coup dans le volant. Je m'inconscient puis m'ouverture un oeil. Rétroviseur. rien de gravité ou presque rien.
    Depuis ma pensée se confusion et mon langage se désordre.

    Ce que j'en pense :

    Très beau livre qu’on a envie de lire à voix haute. C’est à la fois un court roman et de la poésie qui nous prend aux tripes. Le désordre amoureux est magnifiquement rendu. Le coup de foudre nous fait perdre la tête, nous laisse sans mots… et surtout sans les verbes (sauf à la toute fin). Un coup de cœur !

    Je, d'un accident ou d'amourJe, d'un accident ou d'amourJe, d'un accident ou d'amourJe, d'un accident ou d'amour

     

     

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  • Maudite!

    "Maudite" de Denis Zott - Hugo Thriller

    Présentation de l'éditeur :

    " Marseille à feu et à sang dans un polar incandescent. " Hubert Artus

    Marseille. En face du stade Vélodrome, le dixième étage des Mimosas est en flammes. C'est l'appartement de Tony Beretta, petit dealer mais légende parmi les supporters ultras de l'Ohème. 
    Une jeune femme, blessée, parvient à s'échapper du brasier. Luce, seize ans, une gueule d'ange, enceinte jusqu'aux yeux, n'est pas partie les mains vides : elle s'est enfuie avec l'argent et la drogue de Tony. 

    Et l'argent et la drogue, ça attire du monde. Canari, le flic pourri de la BAC. Les hommes de main de Tony. Ceux du Libyen, jeune caïd qui a pour ambition de renverser les anciens, tel le vieux Topin. Et même Yasmina, l'infirmière trop belle pour être innocente, qui veille sur Luce et ses jumeaux. Impossible, pour Luce, d'espérer se sortir seule de ce piège qu'est devenue sa ville. 

    Mais à qui faire confiance, et comment survivre et protéger ses bébés, quand sa propre mère dit d'elle qu'elle est maudite, et que son ange protecteur pourrait bien s'avérer être un démon ? 
    Pour trouver la lumière, Luce n'aura d'autre choix que de faire face à ses pires cauchemars.

    Extrait :

    "Trente-quatrième minute.

    La télé hurle : «Marseille à l'attaque... Balbuena déborde sur l'aile droite... son centre trouve Signac au point de penalty... tête décroisée... la balle file vers la lucarne et...»

    Tony s'éjecte du divan.

    «POTEAU !»

    Le cri me soulève le cœur, souffle coupé. Les jumeaux sursautent.

    «MAIS Y A MAIN, MERDE ! Y A PENALTY !»

    Le Vélodrome tousse.

    «EH, L'ARBITRE ! ENCULÉÉÉÉ !

    Tony boxe le mur qui résonne sous ses coups de poing.

    Je voudrais être une huître ou un escargot.

    Une minute plus tard, j'ai envie de pisser. Ma vessie gonflée, aussi grosse qu'un pamplemousse. Et les jumeaux qui tapent dessus. Manquait plus que ça...

    J'ai peur de pas me contenir. Tony me fera lécher le sol si je me retiens pas.

    Uriner dans une casserole ou dans un bol ?

    Et s'il me surprend ?

    Je l'entends déjà gueuler : T'as pas honte, salope ? T'es une femme ou une chienne ?"

    Ce que j'en pense :

    Au départ on pense que le sujet va être original : supporters de l'équipe de foot de l'OM. Mais très vite on tombe dans les stéréotypes. Les personnages sont tous dealers, violents, accrocs, flics pourris...L'intrigue est complètement invraisemblable. Sous prétexte de tenir le lecteur en haleine, l'auteur multiplie les rebondissements incroyables (et souvent ridicules) et les scènes de violence gratuites et complaisante. Cerise sur le gâteau : des coquilles dans le texte !! Je suis allé au bout d'abord parce que je n'avais rien d'autre à lire et puis pour pouvoir écrire ce que je pense de ce genre de livre : à éviter...malgré les louangeuses critiques sur pas mal de sites mais n'oublions pas que l'auteur travaille dans la communication.

    Maudite!

     

     

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