• On ne réveille pas un chien endormi

    "On ne réveille pas un chien endormi" de Ian Renkin - Le livre de poche policier

    Présentation de l'éditeur :

    John Rebus est de retour officiellement à la Criminelle. Seul bémol : il a été rétrogradé sergent et doit travailler sous les ordres de son ancienne disciple Siobhan Clarke. Ils sont tous les deux en train d’enquêter sur une affaire a priori simple d’accident de voiture lorsqu’ils apprennent que le ministère public a décidé d’exhumer du passé de Rebus une histoire vieille de trente ans. À l’époque, l’équipe dont il faisait partie avait été accusée de falsification de preuves dans une affaire criminelle. Le service des plaintes, l’hypercorrect Malcolm Fox en tête, est saisi du dossier. Rebus est sur la corde raide. Il ne sait pas s’il peut faire confiance à Fox et, pourtant, il va avoir besoin de son aide. Quand on réveille un vieux chien aigri, il vaut mieux être bien préparé...
    Un grand Rebus sur fond de référendum sur l’indépendance de l’Écosse.

    Première page :

    "- Et on va où comme ça ?

    - On roule, c'est tout.

    - Oui, mais on roule jusqu'où ?

    Rébus se tourna vers l'homme qu'il avait ramassé devant une agence de paris sur Clerk Street. Un dénommé Peler Meikle, dont la moitié de la vie d'adulte s'était passée derrière les barreaux de diverses prisons écossaises et anglaises, comme en témoignaient sa pâleur et sa contenance typiques d'un ex-taulard. Son visage avait besoin d'un bon coup de rasoir et ses yeux enfoncés dans leurs orbites étaient réduits à deux pupilles noires sur le qui-vive. Après quelques feux tricolores, ils longèrent la Commonwealth Pool avant de s'engager dans Holyrood Park.

    - Ça fait un bail, dit Rébus. Qu'est-ce que tu deviens par les temps qui courent ?

    - Pas de quoi vous faire des cheveux, vous autres.

    - A ton avis, est-ce que j'ai l'air de m'en faire ?

    - Vous avez la même tronche que le jour où vous m'avez envoyé au tapis en 1989.

    - Ça remonte à si loin que ça ? fit Rébus d'un air faussement surpris en secouant la tête un peu trop fort."

    Ce que j'en pense :

    C'est bien mené, de façon assez classique, avec plusieurs histoires qui s'imbriquent (plus ou moins). Mais on ne s'attache pas complètement au personnage de Rebus car il est montré de manière un peu trop schématique.

    On ne réveille pas un chien endormi

     

     

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  • Une brève histoire du roman noir

    "Une brève histoire du roman noir" de Jean-Bernard Pouy - Points

    Présentation de l'éditeur :

    « Le roman noir se doit par essence de ne pas être rose, c’est la moindre des choses. Sa préoccupation essentielle, celle de dépeindre des êtres brisés et menacés par une société aveugle et corrompue, lui a confié toute une génération d’auteurs qui, eux-mêmes, pour diverses raisons, quelquefois personnelles, ne voyaient aucunement l’espoir se lever derrière les brouillards dépressifs de toutes sortes. »

    Jean-Bernard Pouy, une des figures les plus remarquées du roman noir en France, est l’auteur d’une soixantaine de romans. On lui doit notamment La Belle de FontenayRN 86 et Spinoza encule Hegel.

    Extrait :

    "C'est toujours pareil, dans ce genre de daubes. Dans la vie, la vrai vie, quand un tueur va tuer, il tue, c'est tout basta c'est en général ce que, moi, je fais. Alors que dans les romans, à ce moment crucial, ça discute, ça parle, ça piapiate, et ratata qu'ils expliquent et blablabla qu'ils se justifient et planplanplan qu'ils se regorgent. Et c'est alors que la future victime trouve un truc, n'importe quoi, une enclume dans le tiroir, une corde dans les rideaux, une aiguille à tricoter dans une rainure de parquet, une poignée de sable dans la moquette. Et, hardi petit, c'est le tueur qui morfle.
    On croit rêver."

    Ce que j'en pense :

    Je suis un inconditionnel de J B Pouy, j'aime sa subjectivité, son humour, sa connaissance du "milieu" de la "littérature noire".... Ce livre est foisonnant et nous propose une somme de références où nous n'en finiront pas de puiser.

    Une brève histoire du roman noir

    Une brève histoire du roman noirUne brève histoire du roman noir

     

     

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  • Des femmes en noir

    "Des femmes en noir" de Anne-Isabelle Lacassagne - Rouergue

    Présentation de l'éditeur :

    À la mort d’un vieux prêtre, les responsables de son diocèse découvrent qu’il s’agissait d’une femme. Sans que personne ne s’en doute, elle exerçait paisiblement sa vocation depuis des années. Abasourdi, consterné, l’évêque décide de diligenter une enquête, chargeant un prêtre plus jeune et la chancelière de l’évêché de comprendre comment, pourquoi et avec quelles complicités une telle supercherie a été possible. Le père Bernard-Marie, aussi ardent qu’austère, et Charlotte, la juriste qui aime son Église passionnément sans s’aveugler sur ses faiblesses, ont beau avoir des visions divergentes sur la juste manière d’affronter la vérité, ils vont ensemble sonder la vie de Pascal Foucher et rassembler les témoignages de tous ceux qui l’ont, sinon connu, du moins côtoyé. Mais si l’un aimerait instruire à charge, l’autre ne peut se défendre d’admirer le courage de celle qui a enfreint l’interdit.
    Dans ce roman libre et singulier, Anne-Isabelle Lacassagne interroge avec humour et tendresse la vocation féminine mais aussi les rapports homme-femme dans l’Église d’aujourd’hui.

    Première page :

    "L'homme s'arrêta un moment avant de continuer à écrire. Le père Foucher l'avait laissé libre. Libre d'inventer, de mentir ou de dire la vérité, dans son intégralité ou par petits bouts. C'était une des choses qui le touchaient chez lui. Cette capacité du curé à faire confiance.

    Il était particulier. Un peu trop. C'était bien là le problème.

    Pourtant il avait aimé cela chez lui. Cette singularité. Cette liberté.

    Ses choix n'avaient pas de logique, sinon ceux de ses propres désirs, comme des sentiers de braconnage dans sa tête. Le père Foucher aimait s'évader des chemins tout tracés. C'était sûrement pour cela qu'il l'avait choisi comme médecin traitant, lui le petit généraliste qui soignait surtout des grippes et des infections urinaires. Parce qu'il l'avait vu qui filait au cinéma quand cela se bousculait trop dans la salle d'attente. Le médecin, comme le prêtre, refusait parfois de faire ce qu'on attendait de lui. Il pratiquait la fugue, comme un art de vivre…"

    Ce que j'en pense :

     Sujet original et intéressant. "L'enquête" permet d'aborder des sujets liés à l'église catholique, en particulier les "femmes-prêtres". Mais cela m'a paru un peu mou et certains personnages pas assez bien cernés, parfois peu crédibles (Bernard-Marie entre autres).

    Des femmes en noir

    Des femmes en noir

     

     

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  • Les vieux fourneaux 4. la magicienne

    "Les vieux fourneaux 4 La magicienne" de Lupano et Cauuet - Dargaud

    Présentation de l'éditeur :

    Après une tournée d'été du théâtre du "Loup en slip", Sophie et Antoine rentrent au bercail... pour découvrir leur charmant village en pleine effervescence ! Le projet d'extension de l'entreprise Garan-Servier, qui relancerait l'économie de la région, est menacé... par une mystérieuse "magicienne dentelée" occupant le terrain. Branle-bas de combat pour les zadistes ! Cela dit, c'est un coup de bol pour les vieux fourneaux, qui peuvent enfin partir à la recherche de leur trésor oublié...Quant à Sophie, elle apprend une délicate vérité au sujet de son père...Confidence pour confidence, révélera-t-elle enfin l'identité du père de sa fille, Juliette ?

    Extrait :

    Les vieux fourneaux 4. la magicienne

     

    Ce que j'en pense :

    On retrouve avec plaisir les personnages des tomes précédents. Les allusions à l'actualité font toujours mouche mais l'ensemble est moins foisonnant, moins fou, aussi bien dans le récit que dans les dialogues. Je ne sais pas si j'irai jusqu'au tome 5 !

    Les vieux fourneaux 4. la magicienne

     

     

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  • Les années perdues

    "Les années perdues" de John Harvey - Rivages/Noir

    Présentation de l'éditeur :

    Cinq hommes armés et masqués ont commis en quelques mois une série de vols qui leur ont rapporté un demi-million de livres. Les forces de police se mobilisent, l'opération Martin-Pêcheur est déclenchée. Cependant, le crime ne compte pas que des professionnels : deux minables ont laissé un vieil homme entre la vie et la mort en voulant braquer une agence de crédit. Le père d'un des voyous était musicien au club de la Chaloupe où Ruth James chantait son succès Les Années perdues, tandis que Prior, le mari de Ruth, croisait la route de Charlie Resnick, un fusil de chasse à la main. Aujourd'hui, Prior est sur le point de recouvrer la liberté après plus de dix ans de réclusion. Les fantômes surgissent du passé et l'inspecteur comprend que leur histoire est aussi la sienne.

    Première page :

    "- N'oublie pas qu'on se retrouve à La Chaloupe, Charlie. Vers huit heures et demie, neuf heures. D'accord ?

    En entendant la voix de Ben Riley, Resnick se retourna. Il repéra sans mal le visage de son collègue. Dans la meute des supporters massés contre la barrière, il était bien le seul homme à ne lancer ni sarcasmes, ni injures. Deux minutes avant la fin d'un match apparemment condamné au score nul de zéro à zéro, une guerre d'usure menée dans le no man's land d'un terrain bourbeux d'arrière-saison, le ballon avait giclé vers l'aile et les rares brins d'herbe encore visibles sur la pelouse. L'ailier, se débarrassant d'un coup d'épaule de l'adversaire qui le marquait, avait couru trente mètres avant de rattraper la balle ; à la lisière de la surface de réparation, alors qu'il hésitait entre passer le ballon et tirer, un défenseur adverse l'avait fauché par derrière au terme d'une glissade, plantant ses crampons dans la cuisse de l'ailier. Le penalty, mal frappé, était parti en vrille au bout du pied trop tendu du buteur, mais il avait cependant franchi la ligne pour mourir dans les filets. Un à zéro…"

    Ce que j'en pense :

    Belle qualité d'écriture (une fois de plus) pour ce bon polar (non saignant!). Harvey sait nous restituer des ambiances, rendre vivants ses personnages. Dans ce cinquième livre des enquêtes de Resnick, on en apprend un peu plus sur ses débuts. Le jazz, le blues restent le fil conducteur de ce livre.

    Les années perdues

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  • Adieu Lili Marleen

    "Adieu Lili Marleen" de Christian Roux - Rivages Noir

    Présentation de l'éditeur :

    Julien est pianiste dans un restaurant où, chaque soir, une vieille dame à l'élégance surannée lui demande de jouer Lili Marleen. Un jour, la mystérieuse cliente cesse de venir. En revanche, Julien reçoit la visite d'un individu patibulaire qui l'oblige à le suivre. Il reconnaît aussitôt les méthodes d'un caïd de la drogue qui se fait appeler Kamel et comprend que son passé vient de le rattraper...

    Première page :

    "Jouez Goodbye Pork Pie Hat au dessert, personne ne s'en rendra compte. Portrait Of An Ermite à l'entrée non plus, notez bien. Un Français, quand ça bouffe, ça bouffe. Rien à faire du génie, des mystères de la création, de la mort des grands hommes... En toutes circonstances, l'estomac est roi. Ça vaut pour moi aussi. Sinon je ne serais pas resté assis des soirées entières au piano du Saint-Jacques, à essayer de caser Mingus ou Monk entre un ris de veau et un filet de saint-pierre. Oui, je jetais la musique de ces grands hommes par pelletées de notes dans les oreilles de néophytes qui n'en avaient que faire parce que moi aussi, je voulais manger. Je me servais des œuvres des autres, de leurs tripes, de leur vision du monde, sans me soucier du tort que je pouvais leur causer, uniquement parce que je n'étais pas capable de faire autre chose qu'égrener des notes sur un piano, en espérant qu'en plus de ma maigre paye, cet étalage me vaudrait un pourboire. J'aurais dû en avoir honte, mais ce n'était pas le cas ; en revanche, côté pourboire, j'étais souvent déçu."

    Ce que j'en pense :

    Livre assez original où il est question de musique (classique et jazz) et d'histoire (le nazisme et les opposants allemands). Le récit est bien conduit, les personnages principaux bien campés. C'est la musique qui fait lien entre tous les événements. On découvre l'admiration que l'auteur (pianiste lui-même) porte à Beethoven.

    Adieu Lili Marleen

    Adieu Lili Marleen

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