• Ils savent tout de nous

    "Ils savent tout de nous" de Iain Levinson - Liana Levi

    Présentation de l'éditeur :

    Avez-vous déjà rêvé de lire dans les pensées des gens ? Savoir ce que se dit la serveuse en vous apportant votre café du matin. Ce que vos amis pensent vraiment de vous. Ou même ce que votre chat a dans la tête ? Eh bien, c'est exactement ce qui arrive un jour à Snowe, un flic du Michigan. Au début, il se croit fou. Puis ça l'aide à arrêter pas mal de faux innocents... A des kilomètres de là, un autre homme est victime du même syndrome. Mais lui est en prison, et ce don de télépathie semble fortement intéresser le FBI... Iain Levison nous entraîne dans un suspense d'une brûlante actualité, où la surveillance des citoyens prend des allures de chasse à l'homme. Mais sait-on vraiment tout de nous ?

    Première page :

    Si on lui avait demandé quand exacte ment tout avait commencé, Snowe aurait dit que c’était au moment où il avait frappé le toxico devant la pharmacie DaVinci. Depuis environ une semaine il se sentait… réceptif. Comme s’il pouvait ressentir les émotions des autres. Le mercredi, après son service, il avait su que la femme qui trottait sur le tapis de course à côté de lui dans la salle de sport était contrariée, et il avait vaguement compris que c’était à cause de son compagnon. Sur le moment, ça lui avait paru être une simple idée en l’air. Le lendemain matin au café, en allant travailler, il avait senti que la fi lle derrière le comptoir était épuisée, déprimée, et qu’elle avait la gueule de bois. Il imagina qu’elle pensait « mon Dieu, vivement la fi n du service ». Mais n’importe qui aurait pu en faire autant. Même dans ses meilleurs jours ce n’était pas la plus gaie des serveuses, et toute personne ayant un brin d’empathie aurait remarqué chez elle des signes de souffrance. Plus tard, il avait senti que le type à la station-service était tendu parce que son fournisseur d’herbe était en retard, mais n’importe qui aurait pu deviner d’un simple regard la raison de son anxiété évidente. En revanche, lorsqu’il frappa le junkie, il comprit qu’il se passait quelque chose. Il ressentait sa peur et sa douleur, et quand le gamin essaya de lui échapper, il sut qu’il avait souvent été battu, par son père, et qu’il revivait un de ces moments-là, sans penser au présent. Snowe fut tellement secoué par cette révélation qu’il lâcha le gamin.

    Ce que j'en pense :

    Belle analyse de cette surveillance généralisée (qui est tout à fait d'actualité). C'est un livre intelligent, très bien construit, avec juste ce qu'il faut d'humour, de réalisme et d'humanité pour que nous nous interrogions sur un monde qui risque de devenir invivable.

    Ils savent tout de nous

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  • "Théâtre" de Yasmina Reza - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Voici pour la première fois réunie en un seul volume l'oeuvre de dramaturge de Yasmina Reza. Conversations après un enterrement, La Traversée de l'hiver, « Art », L'Homme du hasard ont en quelques années imposé sur la scène française un auteur singulièrement actuel, dont les huis clos train, hôtel ou living sont autant de comédies subtiles et décapantes, d'un ton profondément moderne. Les œuvres de Yasmina Reza sont à présent jouées et applaudies dans de nombreux pays.

    Extrait (Art) :

    MARC. Cher ?
    SERGE. Deux cent mille.
    MARC. Deux cent mille ?...
    SERGE. Handtington me le reprend à vingt-deux.
    MARC. Qui est-ce ?
    SERGE. Handtington ? !
    MARC. Connais pas.
    SERGE. Handtington ! La galerie Handtington !
    MARC. La galerie Handtington te le reprend à vingt-deux ?...
    SERGE. Non, pas la galerie. Lui. Handtington lui-même. Pour lui
    MARC. Et pourquoi ce n'est pas Handtington qui l'a acheté ?
    SERGE. Parce que tous ces gens ont intérêt à vendre à des particuliers. Il faut que le marché circule.
    MARC. Ouais...
    SERGE. Alors ?
    MARC. ...
    SERGE. Tu n'es pas bien là. Regarde-le d'ici. Tu aperçois les lignes ?
    MARC. Comment s'appelle le...
    SERGE. Peintre. Antrios.
    MARC. Connu ?
    SERGE. Très. Très !
    Un temps.
    MARC. Serge, tu n'as pas acheté ce tableau deux cent mille francs ?
    SERGE. Mais mon vieux, c'est le prix. C'est un ANTRIOS !
    MARC. Tu n'a pas acheté ce tableau deux cent mille francs !
    SERGE. J'étais sûr que tu passerais à côté.
    MARC. Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ? !

    Ce que j'en pense :

    Beaucoup d'émotion, d'humour et de simplicité dans ces quatre pièces. L'auteur aime chatouiller là où ça peut faire mal, mais avec beaucoup de délicatesse et de légèreté. Coup de cœur à "Conversations après un enterrement"

    Théâtre

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  • Quelle mouche nous pique ?

    "Quelle mouche nous pique?" de Hervé Giraud - éditions Thierry Magnier

    Présentation de l'éditeur :

    Le lycée, les copains, la famille, les filles, le désir qui tourmente, la débrouille pour se faire de l'argent de poche... C'est entre le regret de la grâce de l'enfance et l'impatience d'être enfin adulte que se situent les douze histoires qui composent cet ouvrage. D'une écriture vive et drôle, émouvante et impertinente, l'auteur, à qui l'on doit déjà le très remarqué "Pas folle la guêpe", nous brosse dans cet ouvrage un portrait tout en nuances et en vérité de l'adolescence.

    Première page :

    "Les boums c'est vraiment un truc de naze, surtout pour ceux qui ne sont pas invités. Laurie Duvernois organise l'événement festif de l'année chez elle la semaine prochaine, elle invite plein de gens, tout le monde en parle mais elle n'a invité ni Joseph ni Eyup, ni moi. On n'a même pas le plaisir de faire les fines bouches, de frimer en jouant les stars, dire que «peut-être on ira», «peut-être pas, ça dépend, on est déjà vachement invités partout».
    On a carrément les boules. On ne dit rien mais chacun se demande pour quelle raison il est mis sur la touche. On joue au golf avec les béquilles d'Eyup, on propulse des cailloux depuis la berge sur les avirons qui passent dans la Marne. Je regarde Eyup et Joseph faire semblant de s'amuser et rire bêtement, ça se voit qu'ils sont contrariés."
     

    Ce que j'en pense :

    Chroniques du quotidien adolescent contemporain où peuvent se retrouver aussi quelques souvenirs de l'auteur. C'est à lire par tous les ados entre 13 et 97 ans mais c'est un peu moins bon que "ça me file le bourdon"

    Quelle mouche nous pique ?

    Quelle mouche nous pique ?

     

     

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  • Il n'est plus d'étrangers

    "Il n'est plus d'étrangers" de Catherine Leblanc - L'amourier

    Présentation de l'éditeur :

    Composé de portraits bien souvent surprenants, ce livre est comme un miroir tendu à nos contemporains.
    Des visages, des gestes, des paroles ou des silences, surgissent d’une attention à l’autre, d’une recherche de la lumière propre à chacun. Catherine Leblanc dresse ici des croquis révélant à la fois contradictions et unité, sagesse et fureur de vivre.
    Textes brefs animés d’une forte présence d’où émane le sentiment profond que rien ne nous est étranger.

    Extrait :

    "Un gentil garçon

    Il se lave les mains. Il dit bonjour à la dame, merci au monsieur. Il est sage comme une image. Une image. Il est poli avec ses voisins. Ne se fâche avec personne. Il craint son père, se méfie de lui. Il prête ses jeux et tape sa sœur en cachette. Il écoute ses profs. Et s’ennuie. Il attend. Demain. Il ne dit rien. Demain. Il rentre, fait ses leçons, regarde la télé, dîne. Il dit bonsoir. Il monte se coucher. Il est dans son lit. Il ne dort pas. Il regarde le plafond. Il est traversé par une pensée. Qu’ils crèvent. Tous."

    Ce que j'en pense :

    Une écriture délicate, attentive qui révèle bien les contradictions, les fêlures et les souffrances. Les parties 1 (les passants) et 4 (N'être) m'ont plus touché que les deux autres parties.

    Il n'est plus d'étrangers

    Il n'est plus d'étrangersIl n'est plus d'étrangers

     

     

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  • La ronde des mensonges

    "La ronde des mensonges" de Elizabeth Georges" - Presses de la Cité

    Présentation de l'éditeur :

    Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateaux d'un château du Lake District. S'agit-il d'une mort accidentelle ? L'oncle de la victime, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande que Lynley enquête dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l'héritier, ex-drogué repenti, ses sœurs, sa femme, une ravissante Argentine dont il est passionnément épris, ainsi que la galerie de personnages hauts en couleur qui les entourent... et qui ont tous un secret à cacher. De rebondissements en fausses pistes, Elizabeth George analyse avec brio les travers de l'âme humaine.

    Première page :

    "C'était la première fois que Zed Benjamin était convoqué dans le bureau de son rédacteur en chef. Ce qu'il éprouvait se situait entre appréhension et euphorie. Une appréhension qui inondait ses aisselles de sueur et une euphorie qui faisait battre son cœur, pour une raison obscure, dans la pulpe de ses pouces. Mais puisqu'il avait décidé d'emblée qu'il était essentiel de considérer Rodney Aronson comme n'importe quel autre confrère de son journal, The Source, il attribua sa transpiration excessive aussi bien que la curieuse pulsation au bout de ses pouces au fait qu'il avait troqué à une date quelque peu prématurée son unique costume d'été contre son unique costume d'hiver. Il se promit de repasser au plus léger dès le lendemain, si tant est que sa mère, voyant qu'il avait procédé à son changement saisonnier, ne l'ait pas déjà déposé chez le teinturier. Ce serait elle tout craché, se dit Zed. Sa maman était tout à la fois serviable et organisée. Un peu trop même à son goût.

    Il regarda autour de lui : les sujets de distraction ne manquaient pas dans le bureau de Rodney Aronson. Pendant que ce dernier lisait son article, il passa en revue les gros titres des vieux exemplaires du tabloïd encadrés au mur. Scabreux et stupides, à l'instar des articles qui flattaient les plus bas instincts de la psyché humaine."

    Ce que j'en pense :

    J'avais choisi un livre d'Elizabeth Georges en me fiant à sa réputation de "grande dame du polar" mais j'ai été assez déçu. Il y a bien un peu d'humour et quelques personnages sont bien décrits et intéressants. Mais c'est trop long (plus de 600 pages) et on finit par s'ennuyer.

    La ronde des mensonges

     

     

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