• La brigade du rire

    "La brigade du rire" de Gérard Mordillat - Albin Michel

    Présentation de l'éditeur :

    Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des « cocos », ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu il prescrit dans ses papiers hebdomadaires semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche , Ramut saura désormais de quoi il parle... 
    Le héros de ce roman c est l amitié qui unit cette ancienne équipe de hand-ball ; L héroïne, cette comédie loufoque, ce pied de nez à un système pétri de contradictions et enfermé dans ses convictions. Dans une grande fresque tragi-comique, fidèle à son univers Vive la sociale, Les Vivants et les Morts Gérard Mordillat parle du monde d'aujourd hui, de ses injustices, de ses luttes, de ceux qui refusent de se soumettre et se vengent d'un grand éclat de rire.

    Première page :

    "Il ne faisait pas encore tout à fait nuit quand Pierre Ramut sortit de l'hôtel Westminster au Touquet. Il prit une grande inspiration et soupira :

    Mais, c'est que les jours rallongent !

    Il rajusta son nœud papillon et ferma les yeux pour jouir de cet instant de paix et de silence. L'air était doux, à peine rafraîchi par un petit vent venu de la mer.

    Monsieur Ramut ! Monsieur Ramut s'il vous plaît !

    Une jeune fille blonde, lunettes en plastique rouge, décolleté avantageux, arrivait à sa rencontre, claquant des talons. Elle tenait à la main La France debout, le dernier essai du journaliste.

    Anne-Sophie Janvier, je fais un master d'économie, dit-elle en reprenant son souffle. Vous voulez bien me le dédicacer...

    Ramut ne se fit pas prier :

    -  Bien sûr, avec plaisir. Elle lui tendit un feutre noir.

    S'il vous plaît...

    Anne-Sophie ? Je ne me trompe pas ?"

    Ce que j'en pense :

    Bien sûr on rit, on se révolte, on partage les discours sur le monde d'aujourd'hui, ses injustices. Les personnages sont intéressants et quelques uns sont très originaux. Mais tout cela est un peu trop démonstratif, longuet et parfois assez "poussif".

    La brigade du rire

     

     

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  • La dictature des ronces

    "La dictature des ronces" de Guillaume Siaudeau - Alma éditeur

    Présentation de l'éditeur

    Un petit bout de terre perdu au milieu de la mer, un bouchon dans l'eau qui attend que ça morde. C'est là, sur l'île de Sainte-Pélagie, que s'installe un été le narrateur. Son ami Henri parti en voyage lui a confié la garde de la maison, du chien et du jardin. Une aubaine pour le narrateur qui s'ennuyait ferme. Bien décidé à sauver le potager des ronces et sa vie de l'atonie douce, il prend ses marques, observe le paysage, arpente ce nouveau territoire. Et fait d'étranges rencontres : un enfant inconsolable, un maire iconoclaste, un voisin au lourd secret, deux chasseurs d'étoiles... Petit à petit il se prend d'affection pour cet endroit unique et surprenant. L'île pourrait tout aussi bien être une planète perdue dans l'espace.

    Première page :

    "Cet été-là, le canapé avait conclu un marché avec mon postérieur, si bien qu'ils avaient fini par devenir les meilleurs amis du monde et qu'il fallait désormais faire des pieds et des mains pour les séparer. Les oiseaux s'étaient tous barrés quelque part à la campagne et il ne fallait plus compter que sur les croassements insupportables qu'une poignée d'irréductibles corbeaux baladait de long en large tout autour de l'immeuble.

    Puis un matin le téléphone a retenti comme une sirène annonçant un bombardement doux et inoffensif.

    J'avais rencontré Henry lors d'un boulot saisonnier, une dizaine d'années plus tôt. Nous étions restés très proches et depuis il m'arrivait de lui rendre visite une ou deux fois l'an (je n'en avais pas encore eu l'occasion depuis qu'il était parti s'installer à Sainte-Pélagie).

    C'était une île à la réputation étrange, à l'image d'Henry, et peu de touristes s'y aventuraient …"

    Ce que j'en pense :

    Un très beau livre, amusant, délicat, à l'écriture très poétique  C'est étonnant, surprenant et toujours émouvant. Une lecture qui donne envie de "remplir ses chaussures de sable pour avoir l'impression d'aller à la plage".

    La dictature des ronces

     La dictature des roncesLa dictature des roncesLa dictature des ronces

     

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  • Bleu de travail

    "Bleu de travail" de Thomas Vinau - La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Chronique des manches retroussées du ciel et des matins qui passent. Textes de rien, de faim et de soif. Il y a chaque jour des gris à habiter et des couleurs à faire pousser. Il faut chaque jour plonger ses mains dans le cambouis, se coltiner au peu, au rien, aux petites beautées ratées. Ce sont des choses insignifiantes qui nous sauvent ou qui nous achèvent, qui nous écrasent ou nous tiennent debout. 
    Le bruit qu'on fait quand on trébuche sort de nos bouches, c'est comme ça qu'on apprend à marcher, avec des mots. Avec nos mains. Comme le manoeuvre ou l'ouvrier. Tous les soirs le jour tombe, tous les matins il se relève, enfile son bleu de travail, part au trimard. A chaque jour suffit sa peine mais la peine ne suffit pas au jour. Il faut prendre ce qu'il nous donne. Et, ce qu'il ne nous donne pas, le prendre tout de même.

    Extrait :

    "Comme tout le monde

    Je fais ce que je peux. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux."

    Ce que j'en pense :

    Thomas Vinau sait dire les choses insignifiantes qui font nos vies. Ces chroniques parlent du quotidien avec beaucoup de douceur et de poésie et parfois avec mélancolie.

    Bleu de travail

    Bleu de travailBleu de travail

     

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  • (Re)Play !

    "(Re)Play!" de Jean Philippe Blondel - Actes Sud Junior

    Présentation de l'éditeur :

    La fièvre s'est emparée du lycée à l'annonce de la visite d'un célèbre critique rock. Des groupes de l'établissement pourront lui faire écouter un ou deux morceaux. Mais celui de Benjamin n'existe plus, il a explosé... comme son amitié avec Mathieu. Et si c'était l'occasion de "rejouer" le passé ?

    Première page :

    "Clément s'est penché vers moi en sortant du cours de maths. Il m'a lancé :
    - Tiens, au fait, j'ai parlé avec le documentaliste ce matin. Tu sais quoi ? Il paraît que Franck Ménard va venir au lycée donner une conférence sur l'état de la presse rock en France.
    Je n'ai rien répondu. J'ai fait semblant de ne pas être intéressé. C'est là qu'il a lancé l'estocade.
    - Il paraît que ça se finira par un concert. Enfin, il écoutera quelques morceaux des deux ou trois groupes de l'établissement, quoi. Dommage que les Frontlights se soient séparés.
    Il m'a adressé un clin d'oeil et il est parti avec un sourire en coin. Je crois que je n'ai jamais détesté quelqu'un autant que Clément, à ce moment-là. Mais bon, ce n'est pas un scoop non plus. Je hais Clément. Sa gueule de petit minet avec sa frange sur le devant, son regard clair, ses fringues qui puent le fric, sa façon d'inviter cent personnes aux soirées qu'il donne quand ses parents ne sont pas là, et le fait que tout le monde s'y précipite parce qu'il y a une piscine."

    Ce que j'en pense :

    Roman pour ados, sur le thème de l'amitié. Il y est question de musique mais aussi d'écriture. C'est bien écrit, assez réaliste, comme sait bien le faire Jean Philippe Blondel mais la fin est un peu trop "fleur bleue".

    (Re)Play !

     

     

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  • Exit music

     

    "Exit music" de Ian Rankin - Livre de poche policier

    Présentation del'éditeur :

    À une semaine de son départ à la retraite, John Rebus enquête sur le meurtre d’un poète russe dissident. Il met au jour les liens qui unissent Cafferty, l’intouchable caïd d’Édimbourg, des oligarques moscovites qui se pavanent en ville, une députée nationaliste du Parlement écossais et une banque d’affaires. Contre l’avis de sa hiérarchie, l’irréductible inspecteur s’obstine... Va-t-il enfin l’emporter contre le monde des nantis et des corrompus et régler ses comptes avant de partir ?

    Première page :

    "La jeune fille hurla une fois, une seule, mais ce lut suffisant. Quand le couple d'âge mûr arriva au pied de Raeburn Wynd, elle était à genoux sur !e sol, les mains sur le visage, les épaules secouées de sanglots. L'homme examina le corps pendant quelques instants, puis voulut empêcher sa femme de voir, mais elle avait déjà tourné la tête. Il sortit son téléphone et appela police secours. Dix minutes s'écoulèrent jusqu'à l'arrivée de la voiture de police, durant lesquelles la jeune fille tenta de s'en aller ; mais l'homme lui expliqua calmement qu'elle devait rester, en lui frot­tant l'épaule. Sa femme était assise sur la bordure du trottoir malgré la fraîcheur de la soirée. Novembre à Edimbourg : pas assez froid pour qu'il gèle, mais presque. King's Stables Road n'était pas une artère animée. Un sens interdit empêchait les véhicules de l'emprunter comme raccourci entre Grassmarket et Lothian Road. Le soir, elle était souvent déserte, avec seulement un parking à étages d'un côté, Castle Rock et un cimetière de l'autre. L'éclairage était médiocre et les piétons restaient vigilants. Le couple d'âge mûr sortait d'un concert de Noël à St Cuthbert, destiné à collecter de l'argent pour l'hôpital des enfants. La femme avait acheté une couronne de houx…"

    Ce que j'en pense :

    Bonne intrigue, personnages bien campés, environnement social et politique fortement présent (en particulier cette ville écossaise d'Édinbourg) . Ce serait un excellent polar s'il n'y avait cette fin un peu décevante.

    Exit music

    Exit music

     

     

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  • Tartes aux pommes et fin du monde

    "Tartes aux pommes et fin du monde" de Guillaume Siaudeau - Pocket

    Présentation de l'éditeur :

    Il faudrait que les chiens puissent voler, avec des ailes en carton. Ou qu'ils se réincarnent en revolver. Il faudrait que la caissière du supermarché, pour laisser le temps aux amoureux de s'aimer, ne trouve jamais le code-barres sur les boîtes de maquereaux. Il faudrait qu'au fil suspendu des jours, les perles soient moins abimées. Bref, il faudrait que la vie, toujours, ait le goût des tartes aux pommes. Auquel cas, vraiment, ce ne serait pas la fin du monde

    Extrait :

    "Nous avons tous les trois essayé de secouer Bobby mais ça ne faisait que brasser un peu de poussière et recouvrir ses poils de sable rouge. Ma sœur et moi avons insisté auprès de papa pour mettre Bobby dans le coffre de la voiture et rentrer l'enterrer au fond du jardin. Négatif. Papa a dit que ça ne servait à rien, que Bobby était parti au paradis des chiens.
    Alors il a pris Bobby dans ses bras, s'est approché du bord, et l'a jeté du haut de la falaise en murmurant "Maintenant envole-toi, Bobby". Non seulement Bobby ne s'est pas envolé, mais il s'est écrasé en bas à une vitesse impressionnante. Papa aurait pourtant dû savoir que Bobby ne savait pas voler."

    Ce que j'en pense :

    Un roman en forme de récit autobiographique. C'est plein d'humour, léger et malicieux et parfois assez amer. C'est écrit simplement avec souvent des comparaisons assez étonnantes et poétiques.

    Tartes aux pommes et fin du monde

    Tartes aux pommes et fin du mondeTartes aux pommes et fin du monde

     

     

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  • Saga

    "Saga" de Tonino Benacquista - folio

    Présentation de l'éditeur :

    Nous étions quatre : Louis avait usé sa vie à Cinecittá, Jérôme voulait conquérir Hollywood, Mathilde avait écrit en vain trente-deux romans d'amour, et moi, Marco, j'aurais fait n'importe quoi - mais n'importe quoi ! - pour devenir scénariste. Même écrire un feuilleton que personne ne verrait jamais. «Saga», c'était le titre.

    Première page :

    "Elle était allongée sur le parquet, le front en sang et la main gauche perdue dans les rideaux.

    - J'ai vos pieds dans le champ, dit le type de l'Identification.

    L'inspecteur principal recula d'un pas, le temps de lui laisser prendre quelques plans d'ensemble du corps.

    - Ça s'est passé quand ?

    - Il y a moyen de faire du café ?

    - Le voisin a entendu du bordel vers sept heures du matin.

    - On peut enlever le corps ?

    - Elle n'était pas censée se trouver là, l'agresseur a été pris de court.

    Le plus jeune des deux inspecteurs sortit le nez de son calepin, jeta un œil vers son collègue et proposa une hypothèse avant qu'on ne la lui vole.

    - Ça ressemble à du boulot de casseur, le genre qui ne bosse qu'en août et qui merdoie face aux petits impondérables.

    - En tout cas il avait les clés de l'appartement. …"

    Ce que j'en pense :

    Bon roman. L'idée de départ est originale et les trois quarts du livre sont intéressants et constituent une bonne critique du monde de la télé. La fin est un peu "poussive" et le message perd de sa force.

    Saga

     

     

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