• L'incendie

    "L'incendie" de Antoine Choplin et Hubert Mingarelli - La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Pavle et Jovan, l'un en Argentine, l'autre à Belgrade, renouent le contact par lettres après plusieurs années de silence.
    Leur correspondance les amène, peu à peu, à évoquer un passé douloureux.
    Les deux hommes ont été pris dans la tourmente de la guerre en ex-Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix.
    Et ce qui est arrivé là-bas a bouleversé leur vie.

    Première page :

    « Puerto Madryn, le 10 août.

    Jovan,

    Je suis rentré hier. Comme ce voyage est long. J’étais fatigué et un peu désorienté, mais très content de t’avoir revu, et j’ai l’impression que tu l’étais aussi. Ca m’a fait du bien de parler avec toi, et de me souvenir avec toi de Branimir, même si nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour le faire.

    Je te joins mon adresse, mais ne te sens pas obligé de me répondre. Ne t’en fais pas. J’avais simplement envie de te dire que te revoir m’a fait du bien. Je te souhaite de continuer à être en forme. Il m’a semblé que tu l’étais.

    Bien à toi, Jovan.

     Pavle. »

    Ce que j'en pense :

    Court roman épistolaire avec deux auteurs qui ont un univers et un style vraiment proches. On retrouve dans chaque lettre leur écriture simple, concise, pudique et cette façon qu'ils ont de nous faire partager les silences et les non-dits.

    L'incendie

    L'incendieL'incendie

     

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  • CARTE MÉMOIRE

    textes de Gabriel ARNAUD - peintures et gravures de Claire FAUCHARD

     « Lorsque le frêne fut coupé, il y eut comme une évidence : garder une trace, une empreinte ». Cette empreinte, palingénésie de l’arbre, est la matière sur laquelle travaille Claire Fauchard. Gabriel Arnaud vient poser l’épure de ses mots sur cette écorce du temps, ce temps que l’on prend pour déverrouiller son regard, pour qu’il s’arrête devant ce qu’il a l’habitude de rencontrer.

     

    Avis de naissance ...

    56 pages - Quadrichromie - 15X15 cm - Broché - ISBN 978-2-912360-96-0 - 12 euros

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    Pour se procurer le livre :

    http://www.soc-et-foc.com/CAT_detail.php?id=101

    ou rubrique "Contact" dans la marge de droite de ce blog.

     


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  • Face à face

    "Face à face" de Gunnar Staalesen - folio policier

    Présentation de l'éditeur :

    Curieuse manière de commencer une enquête : découvrir l'identité et les préoccupations d'un client venu mourir dans votre salle d'attente. Varg Veum plonge rapidement dans le passé, à la recherche d'étudiants marxistes-léninistes qui partageaient une maison à Bergen. A la fin des années 1970, l'arrivée d'Hildegunn, une jeune femme séduisante, a bouleversé le fragile équilibre du groupe. Que s'est-il passé pour qu'elle se suicide quelques mois plus tard ? Pourquoi cette histoire ressurgit-elle aujourd'hui alors que tous sont devenus des notables et préféreraient que certaines histoires restent secrètes ?

    Première page :

    "Il y avait un mort dans ma salle d'attente.
    La fin du mois d'octobre approchait, j'étais de retour d'une mission qui m'avait conduit jusqu'à Ølve, l'un de ces endroits du Vestland qui fait penser que Dieu a donné de la confiture aux cochons et n'a jamais récupéré le pot. Ils étaient quand même assez débonnaires, à Ølve, puisqu'ils lui avaient érigé une église, malgré tout. Le pasteur y rassemblait les fidèles un dimanche de temps à autre, quand son planning le menait dans ces contrées. À moins qu'on ne doive dire «la menait», ce qui, dans cette ville, était invariablement source de scepticisme. Ma mission avait été un véritable cas d'école. Il s'agissait de quelques bornes frontalières qui se déplaçaient toutes seules la nuit. J'en avais passé deux dans une étable décrépite, dans l'espoir de prendre le criminel en flagrant délit. Le succès avait été au rendez-vous. Mais l'origine de ces manipulations sur les bornes remontait si loin dans la longue histoire des deux fermes voisines que j'avais proposé à mon employeur de s'adresser au directeur du Musée des antiquités nationales. Je m'étais donc contenté de l'avance versée..."

    Ce que j'en pense :

    Bon petit polar, une intrigue bien ficelée, de l'humour (comme toujours chez Staalesen). L'auteur nous emmène à la suite de son héros, de fausse piste en fausse piste jusqu'au grand déballage final.

    Face à face

    Face à face

     

     

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  • Entre ciel et terre

    "Entre ciel et terre" de Jon Kalman Stefansson - folio

    Présentation de l'éditeur :

    « Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler
    et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires ». Parfois à cause des mots, on meurt de froid. Comme pour Barour, pêcheur à la morue islandais, il y a un siècle. Trop occupé à retenir des vers du Paradis Perdu de Milton, il oublie sa vareuse en partant en mer. De retour sur la terre ferme, son meilleur ami entame un périlleux voyage pour rendre à son propriétaire le livre funeste. Pour savoir aussi s’il veut continuer à vivre. Entre ciel et terre, d’une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation…

    Première page :

    "C’était en ces années où, probablement, nous étions encore vivants. Mois de mars, un monde blanc de neige, toutefois pas entièrement. Ici la blancheur n’est jamais absolue, peu importe combien les flocons se déversent, que le froid et le gel collent le ciel à la mer et que le frimas s’infiltre au plus profond du cœur où les rêves élisent domicile, jamais le blanc ne remporte la victoire. Les ceintures rocheuses des montagnes s’en délestent aussitôt et affleurent, noires comme le charbon, à la surface de cet univers immaculé. Elles s’avancent, saillantes et sombres, au-dessus de la tête de Bárður et du gamin au moment où ceux-ci s’éloignent du Village de pêcheurs, notre commencement et notre fin, le centre de ce monde.

    Et ce centre du monde est dérisoire et fier. Ils avancent à vive allure — juvéniles jambes, feu qui flambe —, livrant également contre les ténèbres une course tout à fait bienvenue puisque l’existence humaine se résume à une course contre la noirceur du monde, les traîtrises, la cruauté, la lâcheté, une course qui paraît si souvent tellement désespérée, mais que nous livrons tout de même tant que l’espoir subsiste."

    Ce que j'en pense :

    Très beau roman, poétique, entre rêve et réalité, et l'humour, comme chez beaucoup d'auteurs nordiques, est bien présent. Évidemment c'est triste, mélancolique, froid, dur, glacial mais l'écriture est tendre et lumineuse. Très belle découverte de la littérature islandaise.

    Entre ciel et terre

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  • En ce lieu enchanté

    "En ce lieu enchanté" de René Denfeld - éditions Fleuve

    Présentation de l'éditeur :

    La dame n'a pas encore perdu le son de la liberté. Quand elle rit, on entend le vent dans les arbres et l'eau qui éclabousse le trottoir. On se souvient de la douce caresse de la pluie sur le visage et du rire qui éclate en plein air, de toutes ces choses que dans ce donjon, nous ne pouvons jamais ressentir. Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la prison, le temps s'écoule lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de chaleur, de contact humain, les condamnés attendent leur heure. Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n'a jamais parlé, mais il observe ce monde " enchanté " et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s'occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d'une mission : sauver l'un d'entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d'espoir, un souffle d'humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n'en veut pas. Il a choisi de mourir. La rédemption peut-elle exister dans ce lieu où règnent violence et haine ? L'amour, la beauté éclore au milieu des débris ? 

    Première page :

    "Ce lieu est un endroit enchanté. Les autres ne le voient pas ainsi, mais moi si.
    Je vois tous les parpaings, tous les couloirs, tous les passages. Je vois les portes qui s'ouvrent sur les escaliers secrets et les escaliers qui mènent aux tours de pierre et les tours qui mènent aux fenêtres et les fenêtres qui s'ouvrent sur l'air libre et pur. Je vois la chambre où les lianes laiteuses des médecins serpentent sur le sol en attendant que le garde appuie sur les boutons rouges pour les remplir. Je vois les terriers secrets du sous-sol où les bidons rouillés dissimulent les urnes des morts et où les urnes répandent leurs cendres sur le sol jusqu'à ce que la rivière déborde et les emporte pour nourrir la terre et les graminées qui s'inclinent sous le ciel. Je vois les oiseaux de nuit duveteux choir du firmament. Je vois les chevaux d'or courir dans les profondeurs de la terre, et la chaleur qui s'échappe de leurs échines vibrer comme du métal en fusion. Je vois où se cachent les petits hommes avec leurs minuscules marteaux, et je vois gesticuler les grisegoules tandis que le four poursuit son lent travail.
    Il se passe ici toutes sortes de choses merveilleuses - difficile d'imaginer choses plus enchantées."

    Ce que j'en pense :

    C'est tragique et poétique; souvent dur, noir, violent et parfois lumineux. Tous les personnages sont parfaitement campés : le directeur, les gardiens, les détenus et surtout le "prêtre déchu" et "la dame". Le sujet était difficile mais l'auteure s'en sort magnifiquement.

    En ce lieu enchanté

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  • "Partir, éloge de la bougeotte" de Daniel Herrero - La table ronde

    Présentation de l'éditeur :

    Dans ma famille, on n'était pas des voyageurs. On avait plutôt tendance à s'ancrer au port, à prendre racine dans la sécheresse de la terre : les seuls voyages jamais entrepris s'appelaient exil ou déménagement, et comme on ne connaissait pas les vacances, partir n'était qu'une source d'ennuis, jamais une réjouissance. A l'étroit dans une culture familiale sédentaire, j'ai ressenti l'urgence du départ à l'adolescence. Tout à coup, à quatorze ans, je me suis mis à bouillonner. Alors que rien ne m'y prédisposait, je voulais partir.

    Première page :

    "L'année de mes quatorze ans, j'ai vu pour la première fois les fesses d'une fille et la face d'un douanier. De ces deux chocs mémorables, un seul sera conté ici.

    Alors que mes premiers dévergondages se fomentent au fond des salles obscures des cinémas de mon quartier, et que je vagabonde chaque dimanche sur les stades du Var, je n'ai encore jamais franchi les limites de ma France natale. Sur mes cartes de géographie, les frontières sont représentées par des croix rouges, ce qui signifie forcément que quiconque tente de passer est immédiatement crucifié. En l'occurrence, ma première destination sera l'Espagne franquiste, terre de terreur, aux portes de laquelle on ne doit pas manquer de garrotter les gens. Alors que je plie bagage, un escadron d'images de verre pilé, de fils barbelés et d'instruments de torture assaille ma caboche d'adolescent …"

    Ce que j'en pense :

    C'est plus un livre sur Herrero qu'un livre sur le voyage, mais pourquoi pas ! Un livre de chroniques assez inégales, souvent trop courtes et un peu superficielles,  mais quelques unes sont assez émouvantes.

    Partir, éloge de la bougeotte

     

     

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  • Palestine

    "Palestine" de Hubert Haddad - Zulma

    Présentation de l'éditeur :

    Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la « ceinture de sécurité », une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat tombe sous le feu, un autre est enlevé par le commando bientôt en pleine déroute… Blessé, sous le choc, l’otage perd tout repère, en oublie son nom. C’est, pour lui, la traversée du miroir. 
    Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est recueilli, soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastìn, étudiante anorexique, et fils d’Asmahane, veuve aveugle d’un responsable politique abattu dans une embuscade. 
    C’est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances et tensions d’une Cisjordanie occupée...

    Première page :

    "Sur le bord de La route longeant la barrière électronique, le première classe Cham regarde s'éloigner le car pour Tel-Aviv. Quelques minutes plus tôt, une fois armes et fourniment déposés au poste central, il est ressorti tout joyeux avec son ordre clé permission en poche. Ces trois semaines de liberté débutent par une journée perdue. Au lieu, clé remonter déclarer sa présence, désemparé, Cham descend d'un pas traînant jusqu'à l'observatoire d'angle où l'adjudant Tzvi attend la relève clans une guérite clé béton armé.

    Ça tombe bien ! dit l'adjudant. On fera la ronde

    Mais je suis en perm et j'ai pas d'armes !

    T'inquiète, on a tout ce qu'il faut

    C'est pas très légal clé mordre comme ça sur mon
    capital farniente...

    Et tu crois que c'est réglementaire de me laisser
    seul au poste?

    Le première classe Cham et l'adjudant Tzvi patrouillent maintenant clé l'autre côté de la clôture clé protection, fusil Galil en bandoulière. Tzvi fume une cigarette turque."

    Ce que j'en pense :

    Une façon originale d'aborder le conflit entre Israël et la Palestine. C'est bien documenté, avec une écriture poétique, lyrique, enfiévrée, très chargée en adjectifs…

    Malheureusement le style occupe parfois tout l'espace du livre au point de frôler le ridicule (ex : "Rattrapé par la fièvre, il expectore d'étranges caillots reptiliens…")

    Palestine

     

     

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  • Je mourrai pas gibier

    "Je mourrai pas gibier" de Alfred, d'après le roman de Guillaume Guéraud (Rouergue)- Delcourt

    Présentation de l'éditeur :

    A la base, ça devait être une fête, vu que c'était le mariage de mon frère. Mais une fête à Mortagne, on ne sait jamais ce que ça veut dire.

    Extrait :

    Je mourrai pas gibier

    Ce que j'en pense :

    On reçoit cette BD comme un coup de poing. C'est direct, violent ; le trait est sec, coupant… un album sensible et bouleversant, qui nous fait comprendre comment on peut être amené à commettre l'irréparable.

    Je mourrai pas gibierJe mourrai pas gibier

    Je mourrai pas gibier

     

     

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  • Rouge-Gorge

    "Rouge-Gorge" de Jo Nesbo - folio policier

    Présentation de l'éditeur :

    Rouge-Gorge, c'est le surnom d'un soldat mort qui continue pourtant de faire parler de lui. C'est aussi l'oiseau, discret comme le destin, qui vient à chaque porte, un jour, prendre son dû… Harry Hole, à la suite d'une bévue diplomatiquement grave, est muté à la surveillance des milieux néo-nazis de Norvège. Une seule consigne : faire le mort. Hole le voudrait qu'il n'y parviendrait pas. Surtout si sa meilleure amie est retrouvée littéralement brisée sur un chemin de neige. Surtout s'il découvre que l'un des fusils les plus rares au monde, spécifiquement utilisé par le terrorisme international, est arrivé sur le territoire… Le passé, prompt à rattraper le présent, refait surface avec une question lancinante : que s'est-il réellement passé cinquante ans plus tôt dans les tranchées de Leningrad ?

    Première page :

    "Un oiseau gris passa dans le champ de vision de Harry, qui tambourinait sur le volant. Temps ralenti. La veille au soir, quelqu'un à la télé avait parlé du temps ralenti. C'en était un exemple. Comme le 24 décembre au soir, lorsqu'on attend le Père Noël. Ou sur la chaise électrique, avant la décharge.

    Il tambourina de plus belle.

    Ils étaient garés sur le parking découvert, derrière les cabines du péage. Ellen augmenta d'un cran le volume de l'autoradio. Le reporter parlait d'une voix solennelle et recueillie :

    « L'avion a atterri il y a cinquante minutes, et le Président a posé le pied sur le sol norvégien à 6 h 38 exactement. C'est le porte-parole de la commune de Jevnaker qui lui a souhaité la bienvenue. C'est une belle journée d'automne, ici à Oslo, un joli cadre norvégien à cette rencontre au sommet. Écoutons à nouveau ce que le Président a dit à la presse, il y a une demi-heure. »"

    Ce que j'en pense :

    Ce livre nous fait découvrir l'histoire de la Norvège dans les années 40 avec les volontaires norvégiens dans l'armée allemande. L'intrigue est très bien ficelée et nous balade sur deux époques avec 50 ans d'intervalle. On peut parfois se sentir perdu parmi tous les personnages mais tout prend sens petit à petit. Nesbo est vraiment une des meilleures références dans le polar nordique.

    Rouge-Gorge

    Rouge-Gorge

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