• La nuit tombée

    "La nuit tombée" de Antoine Choplin
    éditions La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Un homme sur une moto, à laquelle est accrochée une remorque bringuebalante, traverse la campagne ukrainienne. Il veut se rendre dans la zone interdite autour de Tchernobyl. Il a une mission. Le voyage de Gouri est l'occasion pour lui de retrouver ceux qui sont restés là et d'évoquer un monde à jamais disparu où ce qui a survécu au désastre tient à quelques lueurs d'humanité.

    Première page :

    "Après les derniers faubourgs de Kiev, Gouri s'est arrêté sur le bas-côté de la route pour vérifier l'attache de la remorque. Avec force, il essaie de la faire jouer dans un sens puis l'autre et, comme rien ne bouge, il finit par se frotter les mains paume contre paume, l'air satisfait. Une voiture le dépasse en klaxonnant et il adresse sans savoir un petit signe de la main dans sa direction. Il tire sur les pans de sa veste de cuir, referme jusqu'au menton la fermeture éclair. Après quoi, il enfourche sa moto et redémarre. Il roule tranquillement, attentif aux reliefs inégaux de la chaussée. Parfois, il donne un coup de guidon pour éviter un nid de poule et, derrière lui, son attelage vide se met à brinquebaler méchamment avant de se recaler comme il faut dans son sillage. La lumière est douce, tamisée par les bois de bouleaux et de résineux qui encadrent la route. Un semblant de voile, moins qu'une brume, paraît ainsi jeté sur le paysage, et on peut en distinguer le grain dans l'air. Il est plus de quatre heures, il ne tardera pas à faire froid. Gouri devrait rejoindre Chevtchenko avant la nuit.

    Cela fait bientôt deux ans qu'il n'est pas revenu ici et forcément son regard balaye les espaces avec gourmandise."

    Ce que j'en pense :

    Grâce à l'écriture délicate de Choplin tout est dit sur ces paysages abandonnés, ces villes inhabitées avec leurs fantômes mystérieux, sur ces personnes qui  continuent à vivre, à aimer, à se souvenir, à rêver et à souffrir ... Un roman magnifique; du grand Choplin.

       

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  • L'homme-joie

    "L'homme-joie" de Christian Bobin
    L'iconoclaste

    Présentation de l'éditeur :

    Christian Bobin renoue avec la fibre narrative de ses grands livres : Le Très-Bas, Prisonnier au berceau, et construit son livre en quinze récits : des portraits d êtres aimés (son père), des rencontres (Maria l enfant gitane, une mendiante) des figures emblématiques (Soulages, Glenn Gould, Matisse, Pascal), des visions (une branche de mimosa, une cathédrale) et une longue lettre à la femme aimée et perdue, « la plus que vive ». Entre ces récits, viennent des paragraphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de profondeur et d humanité. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien.

    Première page :

    "Partons de ce bleu, si vous voulez bien. Partons de ce bleu dans le matin fraîchi d'avril. Il avait la douceur du velours et l'éclat d'une larme. J'aimerais vous écrire une lettre où il n'y aurait que ce bleu. Elle serait semblable à ce papier plié en quatre qui enveloppe les diamants dans le quartier des joailliers à Anvers, ou Rotterdam, un papier blanc comme une chemise de mariage, avec à l'intérieur des grains de sel angéliques, une fortune de Petit Poucet, des diamants comme des larmes de nouveau-né.

    Nos pensées montent au ciel comme des fumées. Elles l'obscurcissent. Je n'ai rien fait aujourd'hui et je n'ai rien pensé. Le ciel est venu manger dans ma main...."

    Ce que j'en pense :

    Magnifique ! Par sa conception, ses idées, son écriture. Et, pour une fois à la lecture d'un livre de Bobin, je n'ai pas eu de ces irritations lorsqu'il essaie de nous entrainer dans ses méandres mystiques. Non, ici tout est beau, tout est bleu. Sans doute un des meilleurs Bobin.

       

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  • Pike

    "Pike" de Benjamin Whitmer
    traduction Jacques Mailhos - éditions Gallmeister

    Présentation de l'éditeur :

    Douglas Pike n'est plus l'effroyable truand d'autrefois, mais il a beau s'être rangé, il n'en est pas plus tendre. De retour dans sa ville natale proche de Cincinnati, dans les Appalaches, il vit de petits boulots avec son jeune comparse Rory, qui l'aide à combattre ses démons du mieux qu'il peut. Lorsque sa fille Sarah, disparue de longue date, meurt d'une overdose, Pike se retrouve chargé de sa petite-fille de douze ans. Mais tandis que Pike et la gamine commencent à s'apprivoiser, un flic brutal et véreux, Derrick Krieger, manifeste un intérêt malsain pour la fillette. Pour en apprendre davantage sur la mort de Sarah, Pike, Rory et Derrick devront jouer à armes égales dans un univers sauvage, entre squats de junkies et relais routiers des mauvais quartiers de Cincinnati.

    Première page :

    Le bras gauche du gosse saille en biais de la neige sale comme une branche de bois noir cassée. Derrick tâte le corps de la pointe de sa botte de cow-boy. Aucun mouvement. Il rengaine son Colt 911 et balaye la ruelle du regard. Les anciens bâtiments industriels en brique rouge le dominent de trop haut; un antique escalier de secours se décolle et pend d'une façade, menaçant d'entraîner le mur délabré dans sa chute. Droit devant, la ruelle s'achève en cul-de-sac sur un chenil grillagé abritant deux pit-bulls entraînés à déchiqueter le corps des flics blancs. Derrick tourne les talons et repart vers la Grand-rue de Cincinnati. Stase du matin, bottes qui crissent sur la neige dure au rythme du cœur qui bat, froid et métronomique, sous sa cage thoracique.

     Pas le moindre putain de doute : le gosse avait senti le coup venir. C'était forcé, vu comme il l'avait jouée cool jusqu'au moment où il avait surpris Derrick, visage penché sur une cigarette rougeoyante, pour faire alors volte-face et filer par la porte de la cuisine en ne lui laissant voir qu'une traînée afro floue et le dessous de ses talons. Le temps que Derrick sorte son .45 de son holster, le gosse avait déjà dix mètres d'avance et cavalait pour sauver sa peau.

     Puis il avait continué à bien jouer le coup sur les deux premiers blocs. Il s'était tenu à l'écart des petites rues latérales et avait rameuté tout le quartier. Et tous les autochtones ne dormaient pas; assis sur leurs perrons décatis, quelques-uns d'entre eux suivaient la scène de leurs yeux rougis par la bière....

    Ce que j'en pense :

    Roman noir où tout est très noir : paysage, neige, personnages, humour... Les descriptions de scènes violentes sont sèches et froides, les dialogues sont courts et percutants. L'auteur réussit malgré tout à nous faire aimer la plupart de ses personnages. Il joue beaucoup avec les métaphores, souvent de façon originale.

      

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  • L'histoire de l'amour

    "L'histoire de l'amour" de Nicole Krauss
    folio

    Présentation de l'éditeur :

    A New York, la jeune Alma ne sait comment surmonter la mort de son père. Elle croit trouver la solution dans un livre que sa mère traduit de l'espagnol, et dont l'héroïne porte le même prénom qu'elle. Non loin de là, un très vieil homme se remet à écrire, ressuscitant la Pologne de sa jeunesse, son amour perdu, le fils qui a grandi sans lui. Et au Chili, bien des années plus tôt, un exilé compose un roman. Trois solitaires qu'unit pourtant, à leur insu, le plus intime des liens : un livre unique, L'histoire de l'amour, dont ils vont devoir, chacun à sa manière, écrire la fin. Cet admirable roman, hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil. Mais c'est avant tout un hymne à la vie, écrit dans une langue chatoyante et allègre, l'affirmation d'un amour plus fort que la perte, et une célébration, dans la lignée de Borges, des pouvoirs magiques de la littérature. Il impose d'emblée Nicole Krauss comme une romancière de tout premier plan. Prix du meilleur livre étranger 2006

    Première page :

    "LES DERNIERS MOTS SUR TERRE

    Quand ils rédigeront ma nécrologie. Demain. Ou le lendemain. On y lira : LEO GURSKY LAISSE DERRIÈRE LUI UN APPARTEMENT PLEIN DE MERDE. Je suis étonné de ne pas avoir été enterré vivant. L'endroit n'est pas bien grand. Je dois me battre pour préserver un passage entre le lit et les toilettes, les toilettes et la table de la cuisine, la table de la cuisine et la porte d'entrée. Si je veux me rendre des toilettes à la porte d'entrée, impossible, je suis obligé de passer derrière la table de la cuisine. J'aime bien imaginer tout cela comme un terrain de base-ball : le lit est le marbre, les toilettes la première base, la table de cuisine la deuxième, la porte d'entrée la troisième; si l'on sonne à la porte alors que je suis couché sur le lit, je dois faire le tour par les toilettes et par la table de la cuisine avant d'atteindre la porte. S'il s'agit de Bruno, je le laisse entrer sans dire un mot avant de rejoindre le lit en courant, tandis que le rugissement de la foule invisible résonne à mes oreilles."

    Ce que j'en pense :

    Plusieurs récits et plusieurs voix s'enchainent, s'imbriquent et peuvent, au début, donner l'impression de naviguer dans un labyrinthe; mais la lecture en est finalement très facile. On se sent très proches des personnages. Il y a de l'amour, de l'émotion, de l'amitié, de la solitude, de l'humour... et une très belle écriture. Seul bémol : l'abondance de termes hébreux et yiddish sans qu'il y ait de lexique.

      

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  • Furari

    "Furari " de Jirô Taniguchi

    Casterman

    Présentation de l'éditeur :

    En japonais, Furari signifie "au gré du vent"... tout comme semblent se dérouler ces longues marches dans Edo, l'ancien Tokyo. Mais le promeneur, inspiré d'un personnage historique, ne laisse pourtant rien au hasard. Géomètre et cartographe, il arpente la ville, mesurant les distances, comptant chacun de ses pas, afin de dresser la première carte moderne du Japon. 
    Sensible à tous les détails qui forment le charme pittoresque d'Edo au début du XIXe siècle, Jirô Taniguchi nous propose de partager une nouvelle fois son goût pour les déambulations enrichissantes.

    Extrait :

     

    Furari

    Ce que j'en pense :

     Cette BD nous invite à ouvrir les yeux et à déambuler de façon poétique à travers des paysages merveilleusement bien dessinés. Seul bémol : les interjections (en oh, ah, hi....) beaucoup trop fréquentes finissent par devenir ridicules.

     

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  • Allumer le chat

    "Allumer le chat" de Barbara Constantine
    calmann-lévy

    Présentation de l'éditeur :

    « Il se plante devant la porte ouverte, jambes écartées, poings sur les hanches. Il hume l'air. La nuit s'annonce douce et tranquille. Mais d'un coup, ses sourcils se froncent, une ombre passe, et sans se retourner

       Passe-moi le fusil, j'vais allumer le chat ! Il n'a pas bu pourtant, juste quelques verres de rouge au dîner, autant dire rien.
       Et pourquoi tu veux l'allumer, dis ?
       Quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule. Alors, là, j'en ai marre Je vais lui régler son compte à ce salopard ! »
     
    « Bonne nouvelle ! Les Deschiens ont fait un enfant à Queneau et le chat se porte bien. Allumer le chat, c'est un feu d'artifices. » Daniel Picouly

    Extrait :

     "Mine fait du pain perdu. Rémi reste derrière elle, tenant le bas de sa robe. Il est certainement timide en temps normal, mais là en plus il ne la ramène pas, parce que sa mère l'a un peu briefé, « Ton grand-père Raymond est un peu méchant, il pique des joues quand on l'embrasse et il veut toujours tuer les chats avec son fusil. » Tu parles que le môme il est à l'aise...

     Mine touille les œufs, ça fait bouger ses fesses sous sa robe, il aime bien. Elle est gentille, Mine. C'est la seule qui n'ait pas reculé brusquement en voyant les plaques rouges sur son visage. Sa mère prend toujours un air dégoûté et dit qu'elle n'a pas le temps, quand il s'approche pour faire un câlin... Son père, lui, tourne la tête de l'autre coté et court se laver les mains dès qu'il le touche... Alors il se cache dans la buanderie, ..."

    Ce que j'en pense :

    C'est un livre loufoque, plein d'humour mais l'histoire comporte sans doute trop de personnages pour qu'on s'y attache vraiment. Lecture plaisante mais sans doute vite oubliée.

     

     

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  • La traversée des terres froides

    "La traversée des terres froides" de Jean Pierre Spilmont
    La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Florence 1347 : Frans Heins, artisan tisserand banni de la terre flamande depuis plus de trente ans pour avoir mené, à Gand, une révolte contre les échevins de la ville, entreprend pour son neveu le récit de sa vie de proscrit. " Je te dirai ma vie d'alors. Je te dirai la très longue étape qui fut la mienne au cœur des Terres-Froides de Savoie et du Dauphiné, à l'époque où dans la ville de Vienne le concile décidait du sort de l'ordre des Templiers. J'ai côtoyé les lépreux et partagé leur désespoir... " Un hymne à la liberté et à la tolérance.

    Première page :

     "Je n’ai rien oublié, Guillaume. Rien ni personne, malgré ces années passées loin de vous, loin de ces Flandres que j’ai tant aimées.

    Tu as fait preuve d’une grande patience pour retrouver une trace que je n’ai au demeurant jamais cherché à brouiller, encore moins à effacer.

    Tu me demandes aujourd’hui de te dire comment j’ai vécu durant cette longue absence.

    Que ton désir soit respecté. Sache, pourtant, que je ne me suis jamais voulu chroniqueur de mon existence. Vivre, survivre parfois, exigeait assez d’énergie, de prudence, voire de folie, pour qu’il m’ait été permis d’apporter autre chose que d’immédiates réponses aux multiples sollicitations d’une destinée quelque peu hasardeuse.

    La maladie qui depuis quelques mois sévit à Naples, à Gênes et à Venise, ne tardera pas à venir jusqu’à nous. Certains y voient déjà un signe de la colère de Dieu, d’autres guettent les astres et les comètes. Là, on fuit. Ici on accuse les lépreux. Un peu partout on brûle les juifs que l’on tient pour responsables de ce nouveau fléau."

    Ce que j'en pense :

    Spilmont sait nous faire sentir une atmosphère, un climat et donner vie à ses personnages. Une écriture forte et lumineuse qui dit l'essentiel Un chant d'espoir.

       

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  • Vrouz

    "Vrouz" de Valérie Rouzeau
    La table ronde

    Présentation de l'éditeur :

    Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre ou une drôlerie rêveuse. Elle se tient au cœur du monde, en même temps qu’à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s’empare du quotidien et fait violon de tout bois.

    Première page :

    "Bonne qu'à ça ou rien

    Je ne sais pas nager pas danser pas conduire

    De voiture même petite

    Pas coudre pas compter pas me battre pas baiser

    Je ne sais pas non plus manger ni cuisiner

    (Vais me faire cuire un œuf)

    Quant à boire c'est déboires

    Mourir impossible présentement

    Incapable de jouer ni flûte ni violon dingue

    De me coiffer pétard de revendre la mèche

    De converser longtemps

    De poireauter beaucoup d'attendre un seul enfant

    Pas fichue d'interrompre la rumeur qui se prend

    Dans mes feuilles de saison."

    Ce que j'en pense :

    On retrouve le rythme de Valérie Rouzeau (depuis "Pas revoir") ; et les jeux avec la langue, l'humour, cette façon particulière de montrer le quotidien et de parler de soi tout en portant attention aux autres.

       

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  • Le parloir

    "Le parloir" de Eric Sanvoisin
    Gründ

    Présentation de l'éditeur :

    "Dans un parloir on se regarde toujours avant de se parler". Yan vient d'avoir dix-huit ans. Il est incarcéré depuis une semaine. Et depuis une semaine, il n'a pas prononcé un mot. Il attend. Il attend que le temps passe. Mais le temps ne passe pas.

    Première page :

    "Maison d'arrêt

    Vendredi 31 octobre,

    9 h 30

    — 7216..., parloir dans deux heures !

    Le surveillant referme la porte de la cellule.

    Yan vient d'avoir dix-huit ans. Il est incarcéré depuis une semaine. Et depuis une semaine, il n'a pas prononcé un mot. Il attend. Il attend que le temps passe. Mais le temps ne passe pas."

    Ce que j'en pense :

    Ce très court roman peut être lu par des ados (à partir de 15 ans). Le quotidien de la prison y est très bien décrit. Intense, juste, avec une intrigue très bien menée.

      

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  • Marre du rose

    "Marre du rose" texte Nathalie Hense, illustration Ilya Green
    Albin Michel jeunesse

    Présentation de l'éditeur :

    Les propos vifs et vivifiants d’une petite fille qui refuse d’être enfermée dans des goûts qui ne sont pas les siens.

    Affirmé, questionneur, drôle, le texte est égayé par des images qui font exploser les couleurs et qui donnent à l’héroïne une belle présence enfantine.

    Extrait :

    "D'habitude, les filles, elles aiment le rose, seulement moi, le rose, ça me sort par les yeux ! Et c'est pareil pour les princesses, les tralalas de princesses, les rubans et aussi les poupées. Mais quand en plus c'est rose, là, ça me sort par les trous de nez."

    Marre du rose

    Ce que j'en pense :

    L'héroïne de cette histoire n'apprécie pas l'étiquette de "garçon manqué" qu'on lui colle sous prétexte qu'elle n'aime pas les mêmes choses que les filles de son âge.

     Un texte intelligent, très loin des clichés avec de superbes illustrations de Ilya Green (de "Bou et les trois zours"). C'est un très bel album pour enfants à partir de 4/5 ans.

          

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