• Chroniques de Jérusalem

    "Chroniques de Jérusalem" de Guy Delisle
    éditions Delcourt

    Présentation de l'éditeur :

    Guy Delisle et sa famille s’installent pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4000 ans. Au détour d’une ruelle, à la sortie d’un lieu saint, à la terrasse d’un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l’a jamais vu.

    Première page :

     Chroniques de Jérusalem

    Ce que j'en pense :

    Je m'attendais à une BD reportage alors qu'il s'agit d'un journal et donc, le début m'a paru un peu décousu . J'ai un peu tiqué devant le côté "faussement naïf" de l'auteur. Mais, au fil des pages, on pénètre vraiment le quotidien de cette ville, de ce pays, de ces peuples. 

      

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  • Le sel

    "Le sel" de Jean-Baptiste Del Amo
    Gallimard

    Présentation de l'éditeur :

    "Quand tout sera terminé, vous douterez de moi, du souvenir qu'il vous restera de moi. Les choses sont ainsi, les vivants défigurent la mémoire des morts, jamais ils ne sont plus loin de leur vérité. "

    Jean-Baptiste Del Amo est né à Toulouse. Il est actuellement pensionnaire de la villa Médicis à Rome. Le sel est son deuxième roman.

    Première page :

    "Louise

    Elle s'éveilla avec la certitude que les enfants dormaient encore. La perspective du dîner prit forme dans son esprit et, avec elle, la sensation de cette présence, celle des enfants dans leurs chambres à l'opposé du couloir, leurs corps réfugiés sous les couvertures.

    Un jour filandreux se glissait par la fenêtre et se brisait à l'angle de la commode. L'aube baignait la chambre. De la maison, elle n'entendait pas le bruit des vagues, mais les cris des mouettes et des goélands lui parvinrent. Si les volets n'étaient pas rabattus et que le jour la trouvait allongée sur le flanc, le visage vers la fenêtre, l'une des premières images qu'elle percevait, sitôt qu'elle ouvrait les yeux, était le haut vol des oiseaux dans un carré de ciel sur le mur. Une traînée de nuages y hésitait parfois. Si les matins étaient gris, Louise y voyait comme un reflet de la mer, une écume qui pouvait être blanche ou même noire. Mais peu importent en réalité les entrées maritimes, les oiseaux ne cessent jamais de dominer la ville. Quoi qu'il arrive aux gens de la mer, ils éventrent le ciel indifféremment."

    Ce que j'en pense :

    Huis clos familial où les rancoeurs et les blessures remontent à la surface à coups de flashbacks. La lecture en devient vite lassante. Peu d'émotion avec ce livre finalement assez fade !

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  • Les ombres mortes

    "Les ombres mortes" de Christian Roux
    Rivages Noir

    Présentation de l'éditeur :

    Geoffrey Martin, ce n'est pas son vrai nom. Sauf qu'il y a huit ans, quand sa voiture a percuté un arbre et qu'il a repris conscience, c'est celui qui figurait sur ses papiers. De faux papiers, d'après la police. Mais personne n'a pu en savoir plus car il a laissé sa mémoire dans l'accident. " Geoffrey " a donc commencé une nouvelle vie. Il a même rencontré le grand amour avec Josepha. Pourtant, il est hanté par un cauchemar récurrent et inexplicable : un œil détaché de son orbite vient rouler dans le caniveau et se perdre dans les égouts. Et puis, une nuit, c'est la réalité qui devient cauchemar quand i apprend que Josepha s'est suicidée. Il n'y croit pas, le lieutenant Lancelot non plus. Qui était Geoffrey Martin dans sa première vie ? Quel secret si lourd cachait-il, au point d'avoir effacé ses souvenirs ? Remarqué pour son premier roman Braquages, Christian Roux entraîne son lecteur dans un jeu de perpétuels rebondissements où le suspense fait sans cesse écho au tragique.

    Première page :

    "On m'appelait Geoffrey Martin depuis que, huit ans auparavant, par un beau et frais jour d'avril, on avait extirpé mon corps d'un monceau de ferraille encastré dans un arbre. On a dit que j'avais eu beaucoup de chance de m'en sortir non seulement vivant mais en plus entier. Ce n'était qu'en partie vrai. Il y avait tout de même une chose que j'avais perdue, probablement fichée dans le recoin d'une taule déchiquetée, peut-être même lacérée par elle avant de finir compressée dans un cube de métal : ma mémoire. Et avec elle, mon nom.

    On m'a alors donné le nom et le prénom qui étaient inscrits sur mes papiers. Je ne les ai jamais aimés. Ce mélange d'anglais et de français, pour surprenant qu'il fut, ne m'évoquait rien ; en plus, à cause de lui, ma nouvelle vie a débuté dans un hôpital pénitentiaire : les papiers en question étaient faux et la police a préféré enquêter là-dessus avant de me relâcher. Parallèlement, une armée de médecins s'est acharnée sur mon cas, mais il leur a fallu se rendre à l'évidence : mon amnésie était bien réelle.

    Au bout de six mois passés à subir une quantité astronomique d'interrogatoires policiers et médicaux qui ont bien failli me rendre définitivement fou Je me suis retrouvé sur un trottoir avec, cette fois, de vrais papiers en poche, l'adresse d'une association qui aidait les gens à obtenir le RMI et, bien calé au fond de mon crâne, un cauchemar dont, très vite, j'ai décidé de ne parler à personne."

    Ce que j'en pense :

    Polar bien ficelé, avec des personnages attachants mais les évènements sont assez prévisibles. Les analyses politiques qui viennent au fil du livre font plaisir aux lecteurs d'extrême gauche mais n'apportent pas grand chose à l'intrigue.

     

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  • Et il dit

    "Et il dit" de Erri De Luca
    traduction Danièle Valin - Gallimard

    Présentation de l'éditeur :

    Un homme dont on ne connaît pas le nom est retrouvé, épuisé, au bord d'un campement. Alpiniste courageux devenu simple vagabond, il rejoint les siens et notamment son frère qui le recueille à bout de forces. Il s'agissait de leur guide, mais sa disparition avait fait perdre espoir au peuple tout entier. On découvre son histoire, l'ascension difficile, lorsque soudain, face à la muraille, sa voix se met à résonner : "Je suis Adonai (Yod) ton Elohim." C'est ainsi que débute la déclinaison du Décalogue où chaque mot, chaque commandement, est percé par l'étude de la lettre. Sans réduire son texte à un commentaire religieux, Erri De Luca met en scène une poétique biblique qui ne se dissocie jamais de la nature, ni de la puissance du langage : "Ils apprirent au pied du Sinaï que l'écoute est une citerne dans laquelle se déverse une eau de ciel de paroles scandées à gouttes de syllabes." L'auteur condense la langue et la spiritualité pour raconter les Commandements dont il tire le plus beau. Il questionne, tord, et emporte ainsi le lecteur dans la fulgurance de ses histoires. Ce mouvement s'intensifie jusqu'à atteindre deux petits textes que l'on retrouve comme deux suspensions au livre. Le premier, "Adieu au Sinaï", conte les bienfaits de la voix divine du prophète et ses conséquences sur les corps. Tous les maux disparaissent dans un rapprochement charnel entre hommes et femmes. L'amour devra être la dernière consigne pour la nouvelle génération pressante. Puis De Luca nous plonge une dernière fois dans la problématique religieuse avec "En marge du campement". Il confie en quelques lignes, parmi les plus émouvantes de son œuvre, l'équilibre entre intimité et distance qu'il entretient avec le peuple juif et avec sa langue sacrée.

    Première page :

    "Ils le ramassèrent épuisé au bord du campement. Depuis plusieurs jours, ils désespéraient de le voir revenir. Ils s'apprêtaient à démonter les tentes, inutile de le chercher là où lui seul osait aller. Il comptait y arriver en deux jours. Il était entraîné, rapide, le meilleur à monter. Le pied humain est une machine qui veut pousser vers le haut. Chez lui, la vocation s'était spécialisée, elle était remontée de la plante du pied au reste du corps. Il était devenu un grimpeur, unique à son époque. Il lui était même arrivé d'escalader pieds nus.

    Il grimpait léger, son corps répondait tendu et franc à l'invitation des appuis, sa respiration restait comprimée dans ses poumons et détachait des syllabes de souffle en suivant le rythme d'un air dans sa tête. Le vent ébouriffait ses cheveux et libérait ses pensées. Le dernier pas de la montée lui faisait toucher l'extrémité où s'arrête la terre et où commence le ciel."

    Ce que j'en pense :

    Début intéressant, qui nous laisse espérer un texte de la même force que "Le poids du papillon" mais ensuite, la lecture en est difficile. Les deux petits textes de la fin sont de meilleure facture (mais très courts).

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