• - Nouvelles

    "Journal secret du Petit Poucet"
    Textes Philippe Lechermeier - Illustrations : Rébecca Dautremer
    Gautier Languereau

    Résumé :

    Voici, sous la forme d'un journal intime, la vie du Petit Poucet, dans ces temps de si grande misère que le maître d'école mange les tables... Les 7 frères, l'abominable marâtre Popette, et la très incroyable et très fantastique aventure dans la forêt... jusqu'à la chaumière de l'Ogre et de ses 7 filles.

    Pour en savoir plus sur les auteurs, visitez leur site :

    Philippe Lechermeier

    Rébecca Dautremer

    Extraits :

    - Nouvelles

     

    - Nouvelles

    Ce que j'en pense :

    Beaucoup d'humour, de fraicheur, d'imagination dans les textes et les illustrations. Un très bel album pour les plus grands.

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  • - Nouvelles

    "Mari et femme" - Régis de Sa Moreira
    Au diable vauvert (poche)

    L'histoire :

    Un couple en pleine séparation se réveille un beau matin en se retrouvant mystérieusement dans le corps l'un de l'autre. Le choc est complet et il est très difficile pour eux de se faire à leurs nouveaux corps. Lui est un écrivain en panne d'inspiration qui s'occupe de la maison pour ne pas rester inactif alors que sa femme travaille dans une maison d'édition et ramène l'argent nécessaire au fonctionnement du ménage. Lui se laisse aller alors qu'elle est végétarienne et s'occupe de son corps, la nouvelle cohabitation corps-esprit s'annonce très difficile …

    Régis de Sá Moreira est né en 1973, il vit aujourd’hui à New York. Après Pas de temps à perdre (lauréat du Prix Le Livre Élu en 2002), Zéro tués et Le Libraire, paru au Livre de Poche et vendu à plus de 20.000 exemplaires cumulés, Mari et femme est son quatrième roman.

    Première page :

    « La première chose qui t’étonne lorsque tu ouvres les yeux c’est le plafond de votre chambre.
    Ça fait des mois que tu dors dans le salon.
    Tu ne comprends pas.

    Tu tournes la tête sur le côté, ta femme n’est pas dans le lit.
    Mais ses longs cheveux blonds s’étalent sous ta joue.
    Tu ne comprends pas du tout.

    Tu montes une main pour te gratter la barbe.
    Ta barbe a disparu.
    Tu ne respires plus.

    Tu descends ta main sous le drap.
    Tu cherches quelque chose entre tes jambes.
    Tu ne trouves rien.
    Tu te redresses d’un coup.
    Tu te tournes vers l’armoire à glace.
    Tu cries.
    Ta femme crie à ta place. »

    Ce que j'en pense :

    "Le libraire", un de ses précédents romans, m'avait enchanté. "Mari et femme" est différent mais l'écriture est tout aussi originale. C'est une belle traversée du corps de l'autre. C'est vrai que parfois, avec le jeu des pronoms, il faut relire certaines phrases mais cela n'enlève rien à la subtilité, à l'humour et à la poésie de ce livre.

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  • - Nouvelles

    Les Idiots (petites vies) de Ermanno Cavazzoni
    traduction Monique Baccelli - éditions Attila

    Présentation de l'éditeur :

    Pigozzi rêve de faire décoller sa Fiat. Pelagatti assure que le Christ est un extraterrestre. Scalabrini adore lancer des objets en l'air. Primavera a un rapport dramatique aux allumettes. Pierini ne luit que du calcul mental. Vacondio s'attend au carambolage de la planète. Sauro prend la tension des gens en rase campagne. Naldo voit des Albanais partout, même chez sa femme... Parodiant les vies de saints du Moyen Âge, Ermanno Cavazzoni dresse 31 portraits d'idiots contemporains. Les paresseux et les croyants peuvent lire et méditer un portrait par jour, et tenir ainsi un bon mois. Et même se reposer le dimanche. Les autres font comme ils veulent.

    Première page :

    "Le signor Pigozzi avait lu dans le journal qu'un Allemand de l'Est, ingénieur mécanicien, ayant construit en 1976 un petit aéroplane à moteur avec des pièces récupérées sur de vieilles automobiles, s'était enfui en Allemagne de l'Ouest en survolant la frontière. C'était l'époque où les peuples étaient opprimés par le communisme.

    Comme Pigozzi possédait une vieille Fiat et ne s'entendait ni avec sa femme ni avec sa fille, il s'était mis à caresser l'idée de s'envoler un beau jour et de ne plus jamais revenir. C'était un technicien confirmé qui s'y connaissait en moteurs. De plus, il avait été influencé par une encyclopédie de géographie illustrée. Son idée était d'alléger au maximum sa Fiat, et il avait pour ce faire supprimé les portières et presque toute la carrosserie. Il avait également enlevé les roues arrière qu'il avait remplacées par une petite roue centrale récupérée chez un ferrailleur."

    Ce que j'en pense :

    Il vaut mieux lire ce livre à petite dose; ainsi on a plus de chance de rire de certains portraits.


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  • - Nouvelles

    "Le pont, Un effondrement" - Vitaliano Trevisan
    traduction Vincent Raynaud - Gallimard

    Présentation de l'éditeur :

    Lorsque Thomas apprend la mort de Pinocchio, qui fut longtemps son meilleur ami, il comprend qu'il va devoir rentrer en Italie, dix ans après avoir quitté Vicence suite à la disparition tragique du fils de Pinocchio. L'adolescent, pour qui il était un second père, a fait une chute mortelle à bicyclette, un accident dont tous jugèrent Thomas responsable sinon coupable. Depuis, celui-ci vit en Allemagne, près de Brême, et mène une existence solitaire d'écrivain en exil. À cette nouvelle, il se remémore tout ce qu'il a laissé derrière lui : l'enfance, la famille et les relations exécrables qu'il a toujours eues avec elle, la jeunesse et les amis perdus, et l'Italie qui s'écroule tel un pont, comme l'avait prédit Pasolini dans ses écrits politiques. Le voyage à moto qu'il entreprend alors l'oblige non seulement à faire face à son sentiment de culpabilité mais aussi à accepter une vérité dérangeante. Tour à tour burlesque et poignant, Le pont (Un effondrement) est un récit d'une rare force. Avec ce roman, Vitaliano Trevisan s'affirme comme une des voix les plus marquantes de la littérature italienne actuelle.

    Première page :

    "Et donc Pinocchio est mort. Jamais je ne l'aurais cru possible.

    De fait, je ne m'en étais pas aperçu. Comme cela m'arrive souvent, j'avais feuilleté le journal machinalement, en pilote automatique, pour ainsi dire, sans penser ou plus précisément en pensant à autre chose ; et c'est ainsi, en pensant à autre chose, que je m'étais arrêté sur un article à la rubrique des faits divers intitulé « Mort dans l'accident de sa Ferrari », mais, distrait par l'image d'une Ferrari Testarossa qui s'écrase contre un mur aussitôt apparue dans mon esprit, je n'avais absolument pas pensé à celui qui s'était écrasé et j'étais passé à autre chose. Le cerveau fonctionne d'une façon étrange. Voir sans voir, lire sans lire. Rien de plus normal. Et puis, allez savoir, peut-être avais-je d'autres choses auxquelles penser. En effet, depuis des mois je me concentrais sur un texte que je ruminais depuis des années, sur lequel je me sentais désormais prêt à fondre et dont je goûtais déjà toutes les possibilités intrinsèques, et, la veille à peine, il avait fait un brusque écart ..."

    Ce que j'en pense :

    Long monologue où se mêlent des récriminations contre la famille, l'Italie, les intellectuels... et des références à Pasoloini et Thomas Bernhardt. Parfois un peu difficile à suivre mais écriture et voix très originales.

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  • - Nouvelles

    Voici le prochain "Mingarelli".

    À paraitre le 1er  Avril prochain

    Pour plus de détails voir le site du Seuil

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  • Je ne ris pas souvent, paraît-il. Encore moins souvent aux éclats. Ça doit être pour ça que je me souviens si bien de ces quelques moments, rares, précieux, où un fou rire m’a secoué.

    Mon dernier, c’est à Pascal que je le dois.

    C’était au cours d’un dîner, dans quelque festival dit « littéraire », plutôt guindé, et c’était à propos d’une attachée de presse, je crois. Les attachées de presse sont un bon sujet de rigolade, c’est vrai, mais pour me faire m’esclaffer de cette façon encore fallait-il savoir choisir les mots et les manier à la perfection. Et ça, Pascal savait.

    Comme de nombreuses fois au cours de ces quinze dernières années, nous avions pris place côte à côte autour de la table. Histoire de se servir mutuellement de repère dans ces endroits où, l’un comme l’autre, avions quelquefois l’impression de nous être égarés. Et donc, entre fromage et dessert, Pascal m’a glissé à l’oreille ce bon mot, ce merveilleux mot sur l’attachée de presse, et on est partis à rire tous les deux. À se bidonner. À se tenir les côtes. À se marrer comme des bossus sous l’œil circonspect des autres convives. Et c’était bon.

    Putain, oui, c’était bon.

    Je pourrais me souvenir d’autres moments, aussi rares, aussi précieux.

    Je pourrais me souvenir d’une douce soirée de printemps dans un bled paumé du Sud-ouest. Trois types assis à la terrasse déserte d’un café : Pascal, Michel et moi. Le patron du troquet qui sort sa vieille guitare et Pascal qui se met à jouer, à chanter le blues. Rien que pour nous.

    Ça lui allait bien, le blues. Et en plus, il avait une belle voix, ce salaud.

    Je pourrais me souvenir d’un matin très tôt à l’autre bout de la France, où deux couillons debout sur le quai d’une gare attendaient un train qui n’est jamais, jamais arrivé.

    Des trains, des quais, des gares : on en aura eu pas mal en commun.

    Je pourrais me souvenir, enfin, d’un dimanche de novembre 2009 à Lamballe.

    Pascal quittait le salon plus tôt que moi. Il est venu me dire au revoir. Je l’ai regardé s’éloigner, casquette sur le crâne, canne à la main, et quelque chose de tellement fragile dans sa silhouette. Tellement « sur le fil ». J’avoue que mon cœur s’est serré.

    Nous ne le savions pas, mais c’était la dernière fois qu’on se voyait.

    Je ne ris pas souvent, certes, mais je ne pleure pas souvent non plus.

    Et mes dernières larmes, c’est encore à lui que je les dois.

    Alors, un type qui réussit à m’arracher à la fois et des rires et des larmes, moi je lui dis : Chapeau.

    Et je lui dis : Merci.

    À un de ces quatre, Pascal… Qui sait ?

    Marcus

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  • Pascal Garnier, écrivain de romans sombres, courts et stylés, est décédé le 5 mars,

    à l'âge de 61 ans. Il va beaucoup nous manquer.

    En mai prochain, son éditeur, Zulma, rééditera trois romans

    sous le titre Les Insulaires et autres romans noirs.

    - Nouvelles

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  • - Nouvelles

    "La douane volante" - François Place
    Gallimard jeunesse

    Présentation de l'éditeur :

    Bretagne, 1914.
    La guerre menace. Une nuit, la charrette de la mort s'arrête devant la maison de Gwen le Tousseux, le jeune orphelin. C'est lui que vient chercher l'Ankou, pour l'emmener au pays dont on ne revient jamais... Quand Gwen se réveille, il est passé de l'autre côté, dans un monde comme surgi du passé. Dans ce pays étrange, effrayant mais fascinant, dominé par la douane volante, il va vivre des aventures extraordinaires.
    Gwen l'Egaré parviendra-t-il à retrouver sa terre natale ou son destin sera-t-il à jamais lié à Jorn, le redoutable officier de la douane volante? Une fresque magnifique, entre roman fantastique et récit initiatique, dans laquelle François Place révèle toute la dimension de son talent d'écrivain. Avec Gwen le Tousseux, laissez-vous emporter au-delà des frontières du réel et du temps.

    Première page :

    La Bretagne, c'est ce grand bout de granit qui termine la France, à l'extrême pointe du continent : Finis Terrae, disent les savants. L'océan vient s'y fracasser. Les gens qui vivent là ont toujours eu de l'eau salée dans les veines. Moi, je n'avais pas quatorze ans quand j'ai embarqué pour ma première campagne de pêche. C'était au plus fort de l'hiver, et peu importe la coque de noix sur laquelle j'ai frotté mes sabots, peu importent les jours et les nuits à vider le poisson, les mains plongées dans l'eau glacée, peu importe les coups et les humiliations, peu importe la méchanceté crasse de ce maudit équipage et de son capitaine à moitié fou, peu importe, finalement, puisque j'en suis revenu vivant. Tremblant comme une feuille et claquant des dents, mais vivant. Sitôt débarqué, on m'a couché sur un lit d'algues au fond d'une carriole, avec pour toute compagnie un tas de poissons aux yeux ronds, et roule ! Mes poumons cherchaient l'air comme une vieille baudruche crevée.

    Ce que j'en pense :

    Très bon roman pour ados (et bien au delà!) à l'écriture classique. L'auteur nous transporte dans un temps et dans un lieu imaginaire mais pas si éloigné du réel. Roman fantastique, roman initiatique où différents thèmes sont abordés : la mort, la guerre, la mer, la médecine...

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  • - Nouvelles

    "La centrale" - Elisabeth Filhol
    P.O.L.

    Présentation de l'éditeur :

    « Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à suivre. »

    Première page :

    Trois salariés sont morts au cours des six derniers mois, trois agents statutaires ayant eu chacun une fonction d’encadrement ou de contrôle, qu’il a bien fallu prendre au mot par leur geste, et d’eux qui se connaissaient à peine on parle désormais comme de trois frères d’armes, tous trois victimes de la centrale et tombés sur le même front. Un front calme. Depuis le début des années soixante et le raccordement du premier réacteur au réseau, le site n’a cessé de s’étendre par tranches successives, comme une agriculture extensive, dans une boulimie de terrain, sept tranches au total, d’une technologie graphitegaz pour les trois plus anciennes qui sont aujourd’hui en cours de démantèlement, et le sol remis à nu par endroits et reconverti en aires de stockage. Un grillage électrifié boucle le périmètre. En deçà, c’est le silence. Ce qui frappe au premier abord, c’est ça. Hors le trafic routier et le bruit continu des aéroréfrigérants, la perception d’un silence malgré tout sur toute l’étendue du site quand on en fait le tour. Je sors, elle est devant moi.

    Ce que j'en pense :

    Ce roman et (parfois) documentaire nous fait pénétrer dans les coulisses des centrales nucléaires en suivant des intérimaires nomades qui cherchent à "gérer" la dose maximale autorisée. Le style est tout à fait adapté au sujet.

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  • - Nouvelles

    "In nomine Patris" - Francis Zamponi
    Babel noir

    Présentation de l'éditeur :

    Printemps 1962. Pendant les derniers jours de la lutte sanglante que mènent les plus inconditionnels de l'Algérie française, deux lycéens plongent aveuglément dans l'action clandestine, avec la bénédiction de leur aumônier, le père Antonin. Mais l'OAS, qui multiplie attentats et assassinats, est déjà le jouet de nombreuses manipulations... Trente-sept ans plus tard, le même religieux est impliqué dans le décès d'un mineur handicapé mental dont il avait la charge. Son procès, et ses à-côtés les moins catholiques, sont alors l'occasion d'un amer et poignant déballage.

    Première page :

    "En traversant le hall du palais de justice, j'avais à tout hasard discrètement appuyé sur la porte de la cour d'assises. Elle s'était entrouverte. Je m'étais glissé, sur la pointe des pieds, dans l'immense salle déserte et obscure. Adossé à la barre des témoins j'examinais une allégorie du XIXe siècle accrochée au-dessus du fauteuil du président. Au centre du tableau, une femme grassouillette et dépoitraillée brandissait une épée sanglante au-dessus de la tête d'un misérable en haillons.

    Dans mon dos, une voix m'a fait sursauter.

    —     Un beau symbole, hein ! Une femme, la justice poursuivant un homme, le crime. Tout un programme !

    Gêné, je me suis retourné vers l'importune qui m'avait interpellé. Je me suis approché d'elle.

    —  La porte était ouverte. Excusez-moi d'être entré mais je suis..."

    Ce que j'en pense :

    Un sujet original, rarement traité par les romanciers mais l'écriture et l'intrigue laissent à désirer.

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