• "Le passage" de Véronique Olmi - L'Arche

    Présentation de l'éditeur :

    Librement inspirée de la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaeva, cette pièce raconte la relation d’une mère à son fils, qu’elle aime, mais qui n’est pas sa seule préoccupation. Ses manuscrits, ses poèmes, bref, son travail, lui sont peut-être plus chers encore. Mère et fils végètent plutôt qu’ils ne vivent, quelques mois avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale, dans un minable hôtel parisien. Réfugiés, sous la surveillance de la police française, ils sont dans un état d’incertitude permanente. Le mari de la poétesse lui demande de rentrer à Moscou, idée que son fils de quatorze ans, ardent défenseur de l’Empire soviétique et des acquis socialistes, salue avec enthousiasme. Mais elle est méfiante, craint pour son œuvre, aimerait rester à Paris, même si ses conditions de vie, médiocres, ressemblent à celles des immigrés d’aujourd’hui.

    Première page :

    Marina lit tout bas une lettre, ses lèvres bougent

    sans qu 'on entende ce qu 'elle dit. On entend, très vulgaire, la voix d'une femme.

    La voix D'une femme. Je te demande à quelle heure ! Marcel ! Marcel ! Marcel ! Ah, il est sourd, y a pas à dire ! Marcel nom de Dieu ! A quelle... Marcel ! À... A quelle heure ? Et merde ! Va-t'en au diable ! Va-t'en ! Va-t'en ! Voyou ! Tu n'es qu'un voyou ! Va-t'en !

    Bruit d'une fenêtre qui claque; pleurs d'un enfant. Marina lit maintenant tout haut sa lettre.

    Marina. Obstinément, j'y crois. Obstinément, je veux y croire : la Russie tendra vers vous une main secourable. Oui, c'est ce qu'elle fera... Jamais, elle ne vous laissera être dévorés, jamais. Oh, Anna ! Je pense à la Tchécoslovaquie jour et nuit, je vis avec elle, à l'intérieur d'elle-même et j'ai peur. Peur de ne jamais vous revoir. Et pourtant, nous le savons, vous et moi, nous savons que ma dernière chance de bonheur serait de vivre avec vous, en Tchécoslovaquie. Votre pays est le centre de toutes mes pensées, de toutes mes journées. Étrangement, depuis qu'Hitler vous a envahis - moi, c'est la Tchécoslovaquie qui m'envahit toute entière, qui m'englobe corps et âme...

     Bruit d'une porte qui claque, pleurs d'enfant sur le palier, pas de femme qui vont descendant les escaliers, voix de femme qui s'éloigne.

    La voix D'une femme. Ah bon Dieu, quel salaud ! Quel voyou ! Ah bon Dieu ! Ah bon Dieu, quel voyou !

    Ce que j'en pense :

    Un peu compliquée à lire cette pièce de théâtre, même si on connaît un peu la vie de Marina Tsvetaeva. Comme souvent chez Véronique Olmi, le texte est centré sur les relations entre la mère et le fils.

     

     

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